léo, c'est une fille qui sait pas ce qu'elle vaut,
léo, c'est aussi un sacré numéro.
elle a trop aimé,
trop déliré.
elle a volé.
elle a crié.
elle a hurlé.
elle a souffert,
d'être présente sur cette terre,
biaisée.

au début, c'était beau.
magnifique même.
il était parfait, ils voguaient sur les eaux
de l'amour, avaient créé leur propre écosystème.
ils régnaient en maître,
diffusaient du gaz hilarant,
pour mieux être
les garants
d'un nouveau monde,
d'une nouvelle anarchie
qui ferait qu'enfin, les choses tournent rondes,
pour vivre selon leurs envies.

mais il a abusé d'elle.
a frappé son hirondelle.
léo, elle a pu que courber l'échine.
léo, elle a pu que sacrifier son corps aux ecchymoses marines.
par amour, par sacrifice,
par bêtise, par attrait aux vices.
et puis est venu l'instant où elle a dépassé les limites,
les frontières du raisonnable,
où sa folie a brisé ses chaînes si stables,
pour enfin cesser d'être le satellite,
qui gravitait sans cesse autour de sa personne si noire,
qui aurait depuis déjà bien longtemps dû se faire abattre par les moires.

il la frappait.
encore. et elle le laissait faire.
mais il a fallu y mettre un terme. il a fallu arrêter de céder,
devenir un adversaire.
les coups pleuvaient comme des goûtes sur une fenêtre encrassée,
lavant le corps auparavant sain de la catin,
qui a enfin prit les armes,
s'est défendue, pour son âme.
un couteau s'est fiché dans ses mains moites,
et bientôt, il a fallu cacher le corps percé dans une boîte.
parce qu'elle l'avait tué.
légitime défense, on avait murmuré.
et c'était bien la version qu'elle préférait, et chantait.
parce qu'elle l'aimait.
parce qu'elle n'avait jamais voulu le tuer.
qu'elle avait juste désiré être aimée.
pour ce qu'elle était.

cesser les crimes contre l'humanité,
cesser de penser à ces années écrasées,
où elle n'avait pas lutté.
mais elle en a eu assez,
de la douleur, qui grignotait
son âme de remords,
son âme, avec la mort.
alors elle a sauté.
elle a tenté de voler.
parce que léo, elle voulait juste aller plus haut.
parce que léo, elle voulait juste rejoindre les oiseaux.

mais tout ce qu'elle a gagné,
c'est d'autres ecchymoses venant fleurir sur sa peau.
léo, tout ce qu'elle a eu, c'est d'être enfermée
dans un asile de fous, dans un asile qui ferait taire son égo.
léo, elle a jamais eu ce qu'elle voulait.
elle a juste accepté.
alors aujourd'hui, c'est fini.
elle va vivre pour lui.
jona et léo.
léo et jona.
deux moitiés d'un tout.
deux moitiés brisées.
qui ne peuvent que se percuter,
se déchirer,
pour mieux s'enlacer,
pour mieux s'accabler de baisers.
jona, c'est qu'un voyou.
léo, qu'une poupée brisée.
c'est deux électrons libres,
qui ne peuvent se passer
des joutes qui sont leur quotidien, qui font leur équilibre,
pour mieux se réconcilier.
pour mieux se tabasser,
et toujours, recommencer.

bon, je vais pas faire un roman qu'est original hein.   moi c'est mgx, alias peayne, ça fait cinq ans que je fais du rpg. j'ai 20 ans, et j'ai eu pleins de trucs trop cools pour noël.   j'suis arrivée ici par bazzart et par un partenariat avec palo alto quand il était encore vivant, mais c'est véritablement jona (alias mon p'tit bouchon d'amour.     ) qui m'a donné envie de m'inscrire.   je trouve le forum vraiment très beau, sans parler du header qui est orgasmique.   j'avais vraiment pleins d'idées de personnages à exploiter ici bas, mais je me devais de tenter - et d'avoir - le scénario de mon p'tit chou à la crème.   so here i am, et j'vous kiffe.         Code: [b]chloe norgaad[/b] (léo szymborska)

   

léo, l'amour, y'a longtemps qu'elle sait plus ce que c'est.
léo, y'a longtemps qu'elle a renoncé.
mais non, léo, y'a pas que ça qui l'a défoncée.
y'a la drogue qui a contribué,
à sa descente aux enfers,
à sa descente le long d'une barre de fer,
pour mieux tomber au fond du gouffre,
et ne plus qu'espérer arrêter de sentir le souffre,
qui lui brûle les poumons,
qui lui brûle ses bonnes résolutions.
léo, y'a sa famille absente qui a contribué à la faire déchanter.
la vérité, c'est que personne ne s'est jamais
battu pour la garder.
c'était d'ailleurs plutôt l'inverse : on se battait,
pour s'en débarrasser.
léo la paria,
léo la non désirée,
léo n'est plus là,
mais léo, enfin, est libérée.

avec jona, c'est pas l'amour.
avec jona, c'est plutôt la destruction,
l'abolition,
des règles les plus élémentaires, que demandent la cour.
c'est pas jona qui va faire changer les choses.
tout ce qu'il fait, c'est être sa dose.
c'est être présent, parfois, et l'engueuler,
la malmener,
pour mieux la réveiller.
pour lui faire prendre conscience de la triste réalité,
qui est qu'aujourd'hui elle est seule et abandonnée.
que lui, il est là quand il faut,
qu'il pourra lui tenir chaud,
mais qu'il ne faut pas en attendre trop.
qu'il est son alter-égo,
mais qu'il n'est pas sa bouée,
celui qui viendra toujours la rechercher.
jona et léo, c'est pas fait pour durer,
et c'est bien pour ça qu'ils ne font que s'entre-déchirer.
alors non, c'est pas jona qui sera sa force pour avancer.
ce sera juste celui qui la fera vibrer,
de tout son être juste pour un regard un peu vrai,
pour tenir entre ses mains l'espoir de ne jamais être à nouveau délaissée.

comment pourrait-elle, léo,
regretter un acte aussi beau ?
bien sûr, c'est répréhensible,
bien sûr, c'est presque risible,
parce qu'elle l'aimait ;
parce qu'elle aurait tout fait, tout donné,
pour continuer d'être chérie et désirée.
mais ce qu'elle a fait, il l'avait mérité.
la belle est russe, et a donc par définition le sang chaud.
trop longtemps, elle s'est laissée abuser, malmener.
et elle en a eu assez ; elle n'a pas pu accepter plus de bobos.
parce que son corps, elle s'en fichait...
mais c'est son âme qu'il commençait à attaquer.
aujourd'hui, c'est vrai,
elle est enfermée,
pour ça entre autre, et bien d'autres crimes,
mais elle ne peut pas regretter d'être privée des cimes.
parce qu'elle ne s'est jamais sentie plus libérée,
qu'ici, avec jona, en captivité.