encore une fois, tu n’as pas su te retenir.
encore une fois, tu n’as pas su être à la hauteur.
tout ce que tu vas gagner dino, c’est un séjour prolongé dans ce trou à rats et peut-être bien dans la prison des grands garçons. au lieu de passer ta majorité à regarder les étoiles en sirotant des bières à la lumière du séjour, tu passeras des après-midi à essayer de réchauffer ta peau à travers les barreaux.
excuse-toi enculé!
excuse-toi ou je t’explose le crâne!
i swear, je te crève
ça a commencé comme ça, tu as touché à la mauvaise chose, au mauvais moment, au mauvais endroit et tout a dérapé. tu n’autorises personne à te parler de la sorte, que tu l’es cherché ou pas. il n’a pas eu le temps de finir sa phrase que tu as envoyé ton poing caresser ses lèvres et heurter ses dents. le sang gouttait par terre et un sentiment de haine mélangé à de la furie est apparu dans son regard. tu ne sentais même pas les coups de poing dans ton ventre, tu ne le sentais plus depuis longtemps. ton genou dans son ventre, sa tête contre ton nez. du sang, encore du sang. les matons se ramènent enfin, quelques uns de vos coups se perdent et entre en contact avec leur uniformes bleus.
c’est le trou direct. il n’y a pas de seconde chance ici. tu dérages, tu termines au trou. c’est pas comme dans les films, les matons ne sont pas cools avec toi, ils ne cherchent pas à comprendre qui a frappé en premier. non, c’est pas le monde des bisounours ici, t’as cru quoi?
lâchez-moi!
lâchez-moi modafucker!
vendus, collabos!
ta mâchoire te fais tellement mal que tu n’arrives même pas à articuler. tais-toi dino, par pitié, tais-toi et assume ce que tu fais. avant, quand t’étais dehors, t’assumais pourquoi maintenant que t’es enfermé, tu n’assumes plus rien? ton corps heurte violemment le sol du cachot, tu te lèves aussitôt pour courir vers la sortie mais ils referment la porte avant que tu ne puisse faire quoi que se soit. tu frappes contre la petite ouverture grillagée en hurlant des insultes qu’ils ne comprennent sûrement pas. si ta mère était là, elle aurait honte de toi dino, tellement honte. tu recules dans la cellule et tu enfonces tes poings dans le mur à plusieurs reprises avant de poser ton front contre le mur. tes cheveux sont en bataille et ton souffle est rapide, fort. t’es rempli de rage.

du bruit dans la cellule d’à côté te font un peu oublier tes démons. tu t’approches de la grille d’aération pour essayer de voir à travers. c’est un autre gars, tatouages un peu partout, il a du arriver ici avant toi. heureusement pour lui, ce n’est pas celui sur qui tu as frappé il y a quelques minutes.
- pourquoi t’es là toi ?