Une fleur pousse en pleins coeur d'un champs de bataille,
douce fleur dont le parfum t'embaume.

Subitement elle est arrivée, elle, cette jolie-silhouette féminine qui attire tes douces prunelles. de dos, ou de face, la vision que tu as d'elle est la même. une jolie-fleur dont les pétales rayonnent. alors, tu observes instinctivement chacun de ses gestes. de ses petits tics que tu épies parfois aux gestes mécaniques qu'elle reproduit. des gestes toxiques, des gestes qui ne lui ressemble pas. à croire que l'environnement maussade de ce centre empiète sur la beauté naturelle de la douce merle. ça t'énerves, t'agaces parfois, de voir cette jolie-fleur au milieu du chaos. elle, elle ne devrait pas être là. elle, elle devrait être loin de ça, loin de lui. pourtant, tes pas s'avancent jusqu'à elle. s'amènent peu à peu , jusqu'à ce que tu te poses au prés d'elle. tu ressens son sourire, tu sens ce doux parfum qui t'enivres et pourtant, ton regard demeure figer à l'horizon. elle ne t'intimide pas, elle ne t'effraie pas. t'as juste peur qu'elle fuit, qu'elle voit dans tes prunelles ces démons qui s'agitent. tes démons, ceux qui rongent ton âme petits bouts par petits bouts. alors tu l'as juré, tu as juré de ne pas la contaminer.


« t'es belle, trop belle pour fumer.  »


compliments murmurés,
vérités soufflées,
et le silence s'ensuit.

Modestie ou déni,
tu te piques à ses épines.

inconsciemment tes lèvres s'étirent, amusées par cette petite remarque qui vient de s'échapper de ses lèvres rosées. quelques mots murmurés, de jolies-syllabes inventées pour une réplique inutile. elle le sait, tu le sais, jamais ô grand jamais de mensonges ne s'échouent de tes lèvres. tu ne mens pas, à quoi bon mentir lorsque la vérité vient à sortir un jour ou l'autre ? toi, tu préfères renier la vérité, éviter les vérités, changer de sujet que de lâcher des mensonges. les mensonges naissent et nous amenuisent, nous nuisent autant physiquement que mentalement. elle s’appuie sur toi, s'adosse délicatement sur ton épaule, et tu flanches intérieurement. tu tombes et tes pensées volent en éclats. la fleur t'effleure, frôle ton corps d'une douce caresse. Elle est douce merle. elle est belle. elle est pure. tout l'inverse de ce que tu es, de ce qu'il se cache à l'intérieur de ton être. tu devrais la repousser, soupirer un bon coup et t'éloigner. pourtant tu restes immobile, impassible jusqu'à laisser son parfum t'enivrer l'esprit. tu navigues vers elle, te laisses emporter on ne sait où. t'ignores pourquoi, pourquoi tu restes, mais tu restes avec elle. avec cette fleur qui t'apaise. alors, doucement, délicatement , le bout de tes doigts vient à effleurer l'épaule dénudée de la demoiselle. à bat les démons, à bat ton rang, ta réputation, tes principes, t'envoies tout valser une énième fois. pourquoi ? parce que c'est elle, c'est merle. pas une de ses filles qui t'exaspère, pas une pimbêche, pas cette blonde toxique qui te pousse à bout, pas tes fréquentations bancales, c'est merle. et elle, elle te donne l'impression d'être une bonne personne, d'être celui que t'aimerais être. c'est éphèmére, presque idyllique, c'est magique, un peu comme elle.


« tu sais bien que je ne mens pas.   »


des murmures,
quelques caresses
et t'oublie l'enfermement,
c'est elle, toi, toi et elle,
vous et les autres,
tu la garde dans ta bulle,
c'est ta merle.