il ne dort pas.
là, dans le silence de la nuit,
ses rêves, glauques et acides, l'emprisonnent, l'obsessionnent : il est fou à lier.
il revoit ses poings se frapper contre le mur et son corps s'écraser contre le bitume pendant qu'elle,
elle crie,
il entend même ses cris, ils auraient pu faire réveiller un mort.
il peut encore ressentir son sang monter à toute vitesse dans ses veines, tel une fusée, se diriger droit vers son cerveau et
exploser.
"ta putain s'est barrée" qu'ils disaient
lui il a pas supporté,
et puis il fait pas la différence entre l'amour et la violence
parce que comme Icare
il s'était brûlé les ailes
à vouloir voler trop près d'elle.

il a abîmé sa princesse
et après c'est devenu tout noir
ou tout blanc
il sait plus.

dans "tomber amoureux", il y a "tomber" : le pire, c'est la chute.

les clopes, la putain de nicotine,la fumée qui forme une danse et imite ses courbes dans les airs. la jolie poudre blanche et les douces plantes vertes.
la baise, les corps entre ses mains, les corps à corps comme des entrechocs.
et puis la violence, les coups, la haine.

"j'me sens comme en maternelle quand j'étais puni après avoir soulevé la jupe de Clara à la récré. ça pue ici, mais j'en sortirais bientôt, ils me font pas peur."