Pablo, il ne vit pas.
Non, ça serait trop facile, trop banal, trop. Pablo, il saute à pied joints. Pablo, il ne sourit pas. Pablo, il montre des dents, parce que c'est plus facile, parce que l'ironie est sa demeure. Pablo, il n'aime personne. A quoi bon, on finit tous par mourir. S'accrocher ? Très peu pour lui. Pablo, il n'aime pas. Pablo, il étouffe. Le monde, eux, elle, tous. La banalité, c'est son tartare. Son enfer, sa pluie, ses nuages.
Pablo, il a tout vécu, tout tenté, tout tiré. Pablo, il ne reste pas en place, il ne sait pas. Trop dur. Trop calme. Il court, il vole, il plane. Beaucoup. Trop. Et il aime ça le brun. Il adore ça. La fumée qui descend, qu'il recrache, qu'il inspire et qui l'emmène là où le monde parfait commence. Sans eux, sans elle, avec elle. Seul ou pas. Pablo, il ne sait pas ce qu'il veut. Pablo, il veut tout et rien. Il l'a veut elle et la repousse. Au plus noir de la nuit, il l'emmène, loin, loin de tout ça. Parfois, il voudrait l'enfermer. L'enfermer dans une chambre noire, qu'elle ne soit qu'à lui, qu'aucun autre ne mette ses sales mains sur son corps si blanc. Mais il ne peut pas. Et ça le rend fou, colérique, bagarreur. Elle est à lui. Elle le restera.

Et puis le tatoué, il est mauvais. Toxique, détruit. Il mord, il aboie, il hurle. Son corps est son dessin, son oeuvre, ses expressions. Pablo, il a trop aimé, trop joué, trop vécu au final. Ils le détestent tous, eux, hypocrites jusqu'au bout du monde. Mais il a fuit. Parce qu'il le devait, il le pouvait. Il voudrait pouvoir croire aider les autres. Mais c'est pas possible. Parce que Pablo, il est aussi détruit que tous les autres. Mais il fait semblant. Il crie, il empoigne, il montre sa force dans ses paroles, ses regards, ses poings. Ses poings. Il est maudit le tatoué. L'innocent. Il ne sait pas trop au final pourquoi il est ici. Démence, démon, destruction. Il n'a jamais cessé de se détruite, de pourrir le monde autour de lui. Et le pire, c'est qu'il aime ça. Soif de vengeance, d'amour détruit. Soif de colère, de mal-être. Pablo, il est fait de la pire des espèces. Et il aime ça. Trop.
 

J'souffre pas. Ou tout du moins, j'veux pas souffrir. Parce que c'est mauvais. Mais j'suis mauvais. Pour eux, pour elle, pour tous. Je me complais, je m'éternise. Je hais le monde et ce qu'il est devenu. Je hais ces dépendances qui nous entourent, qui nous détruisent. Je souffre d'être moi au final. D'être faible. D'être dépendant et de tout vouloir. Encore et toujours. Je voudrais appuyer sur pause et ne jamais repartir. Je voudrais découvrir le monde et ne jamais oublier. Mais on oublie. Tout.

De toute façon, tout est néfaste. La vie, l'amour, la mort, l'envie. Je suis néfaste pour quiconque, ils sont néfastes. Même ses murs qui les enferme, nous enferme. On apprend de ses erreurs, ou pas. Je ne sais pas, je ne sais plus. Puis j'suis qu'un pion sans influence. Je surveille, mais surtout, je défaille. Je les enraye et je les défais. J'peux pas faire autrement, j'suis une pourriture, un sale type. Tout le monde le sait, tout le monde ferme les yeux. J'ai plus rien, sauf la satisfaction de leur apporter leur plus grand désir. Je les tue, à petit feu.

J'ai postulé, j'voulais me défaire de l'emprise de la vie, de mes poings, du regard des autres. Faire quelque chose de ma personne, aider au plus grand, sortir de l'inconnu, rayer cette partie de mon existence. Au final, tous ces jeunes me renvoie l'image défaite, détruite, affreuse de moi-même. J'voulais aider et finalement j'aide personne. Je fais rage, j'exige l'écoute, le respect et j'suis pas capable d'assumer. J'reste pareil au fond, l'insouciant tatoué, le monde à mes pieds.