un pas après l'autre.
ne pas réfléchir, surtout, ne pas réfléchir.
il est trop tard. trop tard pour faire demi-tour, trop tard pour lui dire c'était une mauvaise idée, allez on rentre, trop tard pour renoncer.
dans ma tête, ça bouillonne.
et elle, elle gambade, quelques mètres devant moi.
les reins qui balancent, les cheveux qui dansent. ballet de tentation pour mon regard déjà flou.
elle se tait.
bien trop consciente de mener la danse.
malgré notre différence d'âge, malgré mon job, malgré tout, elle est chorégraphe de nos escapades interdites.
le vent, froid, se prend dans mes cheveux et engourdi le bout de mes doigts.
stop.
de la poche de ma veste, je sors un petit pochon rempli d'herbe verte, une cigarette et un paquet de feuilles slim. je jette un regard vers la belle, presque coupable.
j'suis désolé, j'ai pas pu avoir mieux.
la vérité, c'est que je flippe.
la vérité, c'est que j'ai failli rien prendre.
la vérité, c'est que les lignes blanches, on sait jamais où elles s'arrêtent. jouer avec les traces, faire sauter le cerveau, réveiller les nerfs, même pour moi, c'est pas la meilleure des idées. alors qu'un ou deux joints, comme ça, à part réchauffer l'âme et faire rougir les yeux, ça peut pas faire de mal, si ?
je me rassure comme je peux.
je sais que ce que je fais est complètement interdit.
je sais aussi que si la demoiselle passe un examen, on la trouvera bien, la drogue dans son organisme.

du bout des doigts, ouvrir le pochon. s'emparer d'une tête et l'effriter dans ma main. nouveau regard à la brune. je lui balance les feuilles et la cigarette. tiens. aide-moi.