Je consume ma clope comme je consume la vie.
J’ai pas le temps de vivre, on a jamais le temps de vivre.
C’est trop bref, on en profite pas assez et après on se retrouve coincé.
Moi je veux pas ça.
Moi je veux tout, tout de suite.
J’ai pas envie de perdre mon temps à réfléchir aux conséquences.
Je veux pas savoir si ce que je fais c’est bien ou mal.
J’ai eu le temps un jour pour ça, mais j’ai foncé tête baissée.
Puis tu le sais, j’aime bien danser avec le danger.
Me laisser porter là où le vent me porte.
Flirter avec le mal, la douleur, la peine.
Parce que je connais que ça, depuis toujours.
Je m’en fiche si demain je vois pas le soleil se lever.
Je m’en fiche si ce soir je vois pas la nuit tomber.
J’ai plus le goût pour ça.
J’ai que le goût pour toi.
Je sais que j’ai fais du mal.
A toi, comme à beaucoup d’autre.
Mais pour moi c’est le passé.
Et tu sais, le passé vaut mieux l’oublier.
Peut-être que j’aurais pas dû craquer.
Peut-être que j’avais juste à me sauver et tout quitter.
Mais ce que j’ai fais, c’était plus facile.
C’était plus rapide.
J’aime pas ce que je suis.
Quand je me regarde dans le miroir.
Quand je me vois dans le fond de ton regard.
Mais c’est comme ça, rien ne me changera.
Je suis un cancer.
Celui qui ronge, celui qui détruit et qui creuse.
Celui qui a plus la force de changer sa nature humaine.
Parce qu’il a pas le courage.
Parce que même si je veux pas, je suis un lâche.
Un misérable qui renonce trop facilement quand ça devient trop compliqué.
Un égoïste qui se complait dans sa descente aux enfers.
Un mec trop fou pour se comprendre lui-même.
Un menteur, parce que y’a que la vérité qui fait mal.
Un rêveur qui croit encore que quelque part, il y a de l’espoir.
Un passionné, qui veut tout vivre les yeux fermés.
Un connard qui mérite même pas que tu lui accorde un regard
Pourtant je suis bien là aujourd’hui.
Et je m’accroche encore à la vie.
Une vie que j’ai volé.
Parce que je veux plus renoncer.
Parce que j’ai entrepris d’assumer.
Parce que je peux plus me sauver.
Parce que j’ai compris que je devais me relever.
Parce que j’ai compris ce que j’ai fait.
Et oui toi t’es comme ça. Un jour tu as compris que tu avais trop mal et que tout voulais que ça s’arrête. Bien sûr que tu avais d’autres alternatives, moins brutales, plus justes… Mais pour qui ? Pour toi ou pour lui ?
Tu voulais plus qu’il vive. Non, tu voulais qu’il disparaisse, que tout ce qu’il t’as fait il l’emporte avec lui, dans sa tombe. Que tout ces souvenirs pourrissent avec lui et restent en silence à embrasser la mort.
Tu voulais respirer à nouveau. Ne plus avoir peur. Etre qui tu es, celui que tu as toujours voulu être. Parce que tu pensais que ça serait aussi facile. Parce que tu as jamais imaginé qu’on irait te coller une putain d’étiquette sur la tête.
Tu en veux à tout le monde. Tu nourris ta haine à longueur que le temps passe. Pourtant tu essaye de garder le sourire et de ne pas perdre la face… Seulement c’est trop tard et ça tu le sais mieux que personne.
Ouais, tu en veux à ta mère d’avoir tout quitté là-bas et de t’avoir arraché en te prenant sous son bras. Ouais, tu en veux à ton père de n’avoir jamais trouvé la force de l’aimer assez pour qu’elle reste. Ouais, t’en veux à cet enfoiré qui a toujours imaginé qu’il pourrait remplacé celui que tu as abandonné, qu’il pourrait en profiter, en abuser.
Tu as jamais rien demandé toi, tu voulais juste qu’on te laisse tranquille, vivre libre.
Mais maintenant t'es coincé ici avec cette saloperie d'étiquette sur la tête. Tu voulais juste lui reprendre ce qu'il t'a voler. La vie...