| | t'embraser de moi (m'embraser de toi) | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité | Sujet: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Jeu 30 Oct - 20:20 | |
| Il fait froid. Moi j’ai pas froid, j’ai jamais froid. Ça peut avoir froid une étincelle, tu crois ? Il fait nuit. Il fait nuit, mais pas sur moi. J’aime bien le vent sur mes joues qui rougissent et s’embrasent. Je vacille pas, tu sais, je vacille pas. Je m’éteins pas. Je suis plus forte que ça.
Qu’est-ce que je fais là ? La balançoire c’est pas pour moi, moi je suis pas oiseau, je suis pas légère, je suis pas plume, je suis pas envolée. Moi je suis flamme, incendie immense, intense, presque minuscule à souffler sur les braises pour les réchauffer.
Mais ici c’est l’attente c’est le vide c’est la mort. Elle est passée où la vie ? Tout est gelé. J’ai froid. Je veux pas rester là, je veux pas faire semblant d’être sage, je veux pas être petite fille docile animal apprivoisé.
Je veux être grande assez pour que quelqu’un s’y plonge s’y perde se laisse engloutir.
L’ombre se dessine doucement. La fumée de ma cigarette se confond avec la fumée de ses cheveux. Il y a la balançoire en bois qui brûlerait si bien mais lui, qui, peut-être, brûlerait encore mieux. (mettre le feu je sais faire que ça) Lui balancer mes yeux-étincelles, mes lèvres-flammes, mon corps-incendie. Craquer l’allumette. – Fais-moi la vie.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Jeu 30 Oct - 21:53 | |
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et la nuit, et la nuit, comme un loup, je voudrais fuir, comme un papillon, m'envoler, de l'autre côté des barrières, faire semblant d'exister. et la nuit, tu sais, la nuit j'y crois, j'oublie ce qui fait peur, ce qui fait mal, et ce qui tue, j'oublie que je sais pas faire, un pas devant l'autre, comme les autres, comme les grands, pour de vrai, ceux qui ont les yeux vides, et la peau grise, plus grise encore, que les cendres, que la mort. la nuit j'oublie, que moi je tombe, que moi je tremble.
et certaines nuits, je rêve les yeux ouverts, des filles qui ne sont pas porcelaine, des soirs qui n'en terminent plus, je rêve et j'avance sans rien voir, j'oublie que je pourrais, si je voulais, si je voulais, aller les voir, les filles, les soirs, les embrasser, et les laisser m'abandonner comme ça, sans pleurer. je rêve, sans regarder où je vais, sans savoir si ceux que je croise ont quelque chose à foutre là, ou pas, sans me demander s'ils crient, s'ils pleurent, s'ils meurent, s'ils me voient ou pas.
mais, elle, elle, elle me voit. elle explose le silence et fait valser mes songes de quatre mots qui pourraient être quatre mots de rien. fais-moi la vie. avant même de la regarder, je frissonne, pris au piège de la prison de mots qui doucement dresse ses barreaux autour de moi. fais-moi la vie, comme une prière qui n'en aurait pas le nom, comme une formule magique, un peu sorcière, un peu vaudou.
il fait nuit mais ses yeux brillent, lueur un peu folle, un peu trop grande pour elle toute seule, feu follet juste pour elle. (je voudrais bien l'effleurer, juste pour voir si je prends feu. je voudrais bien prendre feu, juste pour voir si l'envie de l'effleurer persiste.)
mais ça se bouscule dans ma tête, comment faire la vie quand on ne sait pas vivre, faire l'envie, je veux bien, mais la vie, on fait comment ?
s'asseoir, maladroitement, sur la balançoire sans même la quitter des yeux. doucement, faire semblant de s'envoler, la frôler, d'assez près pour effleurer de la main la cigarette allumée la fumée échappée.
et de quatre mots comme un refrain avouer mon ignorance mes rêves mort-nés mes peurs son feu comme un refrain un défi dont on ne devine pas encore les frontières les enjeux les conséquences des mots quatre mots déjà dits mais pas usés pas encore fais-moi la vie, les yeux dans le vague, la conscience et la raison ailleurs de l'autre côté des barrières.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Jeu 30 Oct - 23:15 | |
| Mais Daphnis, moi je sais pas faire la vie. Je sais faire l’amour, avec mon corps avec mes yeux avec mes mains avec ma bouche avec ma peau mais faire l’amour, c’est pas faire la vie. Je sais embraser, embrasser, foutre le feu, tout brûler. Daphnis, c’est trop dur pour moi, Daphnis, s’il-te-plait, Daphnis, aide-moi, Daphnis, apprends-moi.
Moi je sais pas faire la vie, Daphnis. Tu le sais, non ? Tu sais bien que moi, je ne suis bonne qu’à tout brûler. J’ai essayé, et parfois j’ai presque réussi, Mais la vérité c’est que je n’y arrive pas. C’est trop dur la vie, c’est trop grand pour moi.
Daphnis, descends, Daphnis, je n’aime pas les oiseaux. Et pourtant, Daphnis, il en ferait un beau d’oiseau, avec ses cheveux longs à danser dans le vent et ses ailes pour de faux dessinées dans la nuit.
Daphnis, faire la vie, je ne sais pas, mais je veux bien essayer. Daphnis, tu vas brûler, tu sais ? Pourquoi tu restes là ? Pourquoi tu ne t’enfuis pas ?
Daphnis, la vie, je peux la dessiner pour de faux sur ta peau et sur la mienne, pour de vrai, mais la vie, Daphnis, la vie, elle va s’envoler, comme ça, sans rien dire, traîtresse. Elle m’aime pas beaucoup la vie, tu sais, Daphnis. C’est peut-être parce que je l’ai un peu maltraitée, j’ai joué beaucoup, j’ai joué avec des garçons avec des filles qui n’étaient ni dans ma tête ni dans mon cœur, mais c’est pas ma faute, Daphnis, ils ont brûlé et moi, ça me brûlait un peu moins à l’intérieur. Mais Daphnis, il y a des fois aussi, où je n’ai pas joué, je ne joue pas toujours, tu sais, je me perds pour des comètes, des comètes sur ma peau dans ma tête sur mon corps sur ma bouche, mais je brûle, je brûle tout, c’est pas ma faute Daphnis, je finis toujours par tout faire foirer, et je disparais, c’est comme ça. Tu sais, Daphnis, j’ai beaucoup joué avec la vie, alors maintenant, elle est beaucoup fâchée contre moi, c’est comme ça.
Mais jouer à faire la vie, Daphnis, je suis pas très forte à ce jeu-là.
C’est grave, Daphnis ? Avancer, te frôler – presque glisser ma cigarette entre tes lèvres, c’est presque comme t’embrasser. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Ven 31 Oct - 0:06 | |
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fais-moi la vie même de travers même à l'envers fais-moi la vie sans queue ni tête pas de début pas de fin la vie, rien que la vie à la lueur des étoiles. fais-moi la vie, comme on allume un feu, comme on avale le dernier shooter de tequila, haut le cœur, et la brûlure, qui descend, des lèvres à la gorge, brûlure de vie.
fais-moi la vie.
ivre morte tout en haut d'un gratte-ciel dans les rues qui tournent sur les pavés qui glissent dans l’entrebâillement d'une porte cochère au milieu de la place sous le regard de tous fais-moi la vie impunément impudemment impudiquement. est-ce que c'est sale de faire la vie sous le nez des passants ?
ta cigarette entre mes lèvres et la balançoire qui ne balance plus personne. ta cigarette entre mes lèvres : goût de toi, juste là. tes lèvres sur le mégot mes lèvres sur tes lèvres ?
enfant flamme, enfant feu, tu m'écorches tu m'enflammes, frotte frotte ta bouche rouge d'allumette sur mon corps bout de bois : je crépite j'étincelle.
je me languis de ta peau de braises dans la nuit de glace.
et j'ai peur déjà de mes cendres à tes pieds quand tu daigneras boum m'embraser me consumer sans un mot me tuer presque.
du bout des doigts attraper une mèche de ses cheveux ses cheveux à elle qui s'envolent quand elle reste sur terre les deux pieds au sol. ma bouche près de son oreille mon souffle juste pour elle et ne rien dire. mon cœur d'habitude furieux ne grogne pas.
je ne t'aime pas, petite, je ne t'aime pas, idiote, mais ton feu, ton feu, putain, ton feu, si tu savais comme il allume le mien, et ma folie, juste là, ma folie qui ne rime plus à rien. gamine c'est mal de jouer comme ça avec moins fort que soi. gamine je veux voir ton feu quand il danse quand il vit.
fou. fou. fou. tu me rends fou. et je ne devrais pas sombrer si facilement. ton feu à toi je devais l'éteindre et souffler sur le mien. c'est pour ça qu'ils me paient.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Ven 31 Oct - 0:41 | |
| Gamine, gamine, je ne suis pas gamine, je suis flamme-étincelle immense prête à t’avaler prête à mettre le feu et toi torche-humaine à brûler sous ma peau.
Daphnis, tu es perdu, je le vois, je le sens, tu t’es perdu dans mes mots à moi dans mon corps dans ma peau dans ma bouche tu t’es perdu dans mes flammes, et c’est trop tard, Daphnis, tu sais, c’est trop tard, déjà je t’embrase de moi.
Tu ne veux pas, tes yeux disent je ne veux pas, tes yeux disent je ne t’aime pas. Mais je m’en fiche, Daphnis, tu sais, moi je ne t’ai pas demandé de m’aimer, moi je ne veux pas que tu m’aimes, moi je veux t’allumer, m’allumer, prendre feu avec toi, tes yeux sans tendresse fouillent ma peau et ton souffle, ton souffle près de mon oreille long dans mon cou comme un frisson qui descend le long de mon épiderme, et mes cheveux entre tes doigts, mes cheveux-étincelles, mes cheveux qui foutent le feu. Tu t’es trop approché, Daphnis, on ne t’a jamais dit qu’il faut faire attention avec les étincelles ? Il ne faut rien leur donner à grignoter ou bien elles allument le feu.
Gamine, gamine, je ne suis pas gamine, je ne sais pas faire la vie, mais je sais faire le feu, si tu veux voir, je te montrerai, je t’enflammerai, je flamberai tout, juste pour te montrer, tu le regretteras peut-être, même sans doute, tu diras que tu n’étais pas prévenu, que tu ne savais pas, en vrai tu savais mais peut-être que tu n’y croyais pas, tu diras que tu étais protégé parce que tu ne m’aimais pas, mais ce n’est pas vrai, Daphnis, ce n’est pas vrai, je flamberai tout quand même.
Méfie-toi Daphnis, le feu se propage, sur ton bras que j’allume du bout de mes doigts baguette magique, l’étincelle court sur ta peau sur la mienne dans tes yeux dans les miens et déjà mes lèvres près de ta joue prêtes à se détourner et à goûter aux tiennes. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: t'embraser de moi (m'embraser de toi) Lun 3 Nov - 15:18 | |
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de ces doigts qui courent qui mangent qui lèchent et caressent sans tendresse elle allume ma peau. légère et brûlante, jeunesse incandescente. de ces doigts qui volent survolent effleurent embrasent elle réveille mes sens soulève les envies bouscule les tabous. du bout des doigts à fleur de peau.
à quoi tu joues, hein ? qu'est-ce que tu veux ? mes cendres sur ton feu, mes yeux sur tes flammes, mon corps pour le tien ?
le mégot jeté au loin, point rouge dans la nuit qui s'éteint dans le vent, quand je prends feu silencieusement.
lâcher tes cheveux quand ton souffle écorche ma joue. ton haleine de tabac et de folie mêlés. tes lèvres tentation contre ma joue contre ma peau contre ma nuit, tes lèvres tentation contre mes lèvres quand je tourne la tête pour mieux poser mes yeux au fond des tiens.
tes lèvres tes dents ta langue tes pupilles comme pour mieux propager le feu le feu le feu à l'intérieur à l'extérieur le feu partout. mes mains sur ta mâchoire ton cou ta taille mes doigts qui serrent, tu ne dois pas t'en aller, plus maintenant, pas avant l'incendie immense le feu de joie, souffle sur mes braises mon brasier m'attise.
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