« Toi et moi, c'était censé devenir quelque chose de fort. Tu sais, le genre de truc qui te bouffe de l'intérieur sans rien demander. C'était censé salir nos coeurs trop purs, un peu trop puérils. Il y a deux ans, on s'est dit "pourquoi pas". Pourquoi pas se casser de cette ville. Pourquoi ne pas apprendre à vivre ensemble. Pourquoi ne pas claquer notre fric dans ce van et voler à deux-cents sur l'asphalte, en gueulant au monde notre indépendance. On était heureux, amoureux. On aurait pu la vivre cette putain d'histoire qui puait les sentiments. On aurait pu, si j'avait pas emprunté ce putain de raccourci. On aurait pu, s'aimer sans en crever si j'avais pas fait cette putain de connerie. Cette putain de connerie qui m'a volé ma liberté. Malgré la douleur qui me transperce le coeur face à ta trahison, je ne t'en veux pas. Je ne t'en veux plus de m'avoir vendu au flic. Tu avais raison. Je suis et je resterais toujours un danger pour les autres et par la même occasion, pour moi-même. »

Le corps allongé en dessous d'un pont, les yeux mi-clos, je restai là, tandis que je perdais beaucoup de sang. Immobile. Repensant sans cesse à ce plan foireux, à ce vol à l'étalage qui m'avait coûté une balle en pleine jambe. Je ne voulais plus sortir de là. De ma cachette. Du seul endroit où je pouvais me sentir en sécurité. J'étais en sécurité nulle part, excepté ici. Et ce, depuis que j'avais fait un braquage de banque avec ma bande, depuis que j'avais abattu un gardien d'une balle en pleine tête de sang froid. Et tout ça pour quoi? Pour finalement me retrouver toute seule. En cavale. En dessous de ce pont. A l’abri de toute menace. Enfin c’était ce que je pensais. J’étais consciente que c’était stupide. Mais c’était la seule solution que j’avais trouvé pour me rassurer. Pour me calmer. Le regard perdu dans le vide, je ne cessais de me remémorer ce qu’il s’était passé. Ce qu’on avait fait. Ce que j'avais fait. Et j’avais mal. Extrêmement mal. Un mal intérieur que je ne pourrais vous expliquer. Il faut le vivre pour comprendre. Quand je repense à tout ça, je me dis que j’ai été stupide. Incroyablement stupide. De croire que ce plan allait marcher. De croire qu'on allait s'en sortir gagnant, avec un paquet de fric dans les poches. Une imbécile qui était tombée éperdument amoureuse d’un plan foireux qui a détruit une partie d’elle en un claquement de doigts. Une partie de sa vie. En quelques minutes. Et ces minutes, je m’en souvenais. Parfaitement. Du début. Jusqu’à la fin. Je n’arrivais pas à les oublier. Je n’arrivais pas à les effacer de mon esprit. Elles étaient là, bien ancrées. Bien accrochées. Comme une maladie qui nous poursuit jusqu’à notre dernier souffle. Jusqu’à notre mort. Ouais, c’était comme ça que je le vivais. Je refusais de sortir de ma cachette. Surtout depuis que les flics étaient à ma recherche. Ce qui n'était pas la première fois. Chaque jour, était un calvaire. La boule au ventre. L’angoisse de revivre la même chose. L’angoisse de finir une nouvelle fois en taule, complètement impuissante. Perdue. Alors, je préférai rester là. Seule, me vidant de mon sang. J’étais bien comme ça. Seule. Comme ça, je ne pouvais pas faire de mal à quelqu'un. À nouveau. Malgré toute les conneries que j'ai pu faire. Malgré tout le mal que j'ai fais, je savais que ce n'était pas bien, qu'il fallait que je me reprenne en main. Mais pour l’instant, je n’en avais pas envie, c'était mon seul moyen d'extérioriser ma colère, ma rage, ma haine. Plus les jours passaient. Plus je me sentais mourir. Je me consumais à petit feu de l’intérieur. Et je laissais faire. Parce que j’avais mal. Et j’en avais marre. Marre de cette situation. Marre de vouloir hurler ma rage face à cette vie chaotique que je menais. À cause de ces putains d’image de toute mes conneries, qui hantent mon esprit. Jour et nuit. Alors, comment trouver la force de lutter quand l’envie n’y est plus ? Quand on pense que la vie ne vous veut que du mal ? Puis finalement, après de longues heures couchée sous ce pont, j'ai décidée d'appeler la seule personne en qui j'avais confiance, la seule personne qui arrivait à mettre de la joie dans mon univers si sombre. J'avais décidée de tout lui raconter. Lui raconter le mal que j'avais fait. Lui raconter dans qu'elle merde je venais de me foutre. Pour pas changer.

« Izzy ? ». Cette voix. Je la connaissais. Par cœur. Je sortis une de mes mains de l'ombre pour lui faire signe de venir. Pour lui dire que j’étais là. Et que je ne risquais pas d’aller bien loin, avec cette balle encré à l'intérieur de ma jambe. L’oreille collée contre le sol froid, j’entendais ses pas. Nous étions plongés dans un long silence. Mais cela ne me dérangeait pas. Cela ne me gênait pas. Parce que je savais qu’il était là. Je savais qu’il était tout près de moi. Et rien que ça, ça me réconfortait. Beaucoup. Parce que sa présence était sûrement la meilleure. Un long silence. « Dis.. Est-ce que tu peux Juste me prendre dans tes bras ? » dis-je d’une toute petite voix. C’était ce dont j’avais le plus besoin. Qu’on me prenne dans ses bras. Qu’on me dise que tout ira bien. Que tout rentrera dans l’ordre. Après tout, tout fini par rentrer dans l’ordre. Tout fini par s’arranger. Et quand il était là, je n’avais plus vraiment aucuns doutes. « Allez.. Viens. » Pendant un moment, j’avais hésité à sortir de ma cachette. Puis finalement, je le fis. Je m’étais réfugiais dans ses bras. Et les minutes qui suivaient, je n’avais cessé de pleurer. Pendant toute ces minutes, les larmes n’avaient pas arrêté de couler. Tout ce temps, j’avais sangloté comme une petite fille dans ses bras. Comme une petite fille, brisée. Parce que je me sentais bien logé là. Je me sentais en sécurité. A l’abri de tout.  Il était resté là, près de moi. Il n’avait rien dit, il s’était contenté de me consoler. De me rassurer. Comme il l'a toujours fait depuis deux ans. Il avait toujours été là. C’est dingue, je me demande encore aujourd'hui comment il a fait pour me supporter. Mais qu’importe. Il a été une sorte de pilier sur lequel je m’étais accrochée pour me relever. Mon pilier. Une force. Il était cette bouffée d’oxygène. Il m’avait aidé à surmonter tellement de choses. Même s'il n'était jamais en accord avec mes mauvais choix. Il ne m'avait jamais lâchée. Et c'est tout ce dont j’avais besoin. Lui et sa présence. Nous étions liés. Par cette belle complicité. Je tenais à lui. Je l'aimais. Énormément. Même si je ne lui montrais pas de la bonne façon. « Izzy.. Je suis désolé.. » dit-il alors que j'entendais des sirènes de police au loin. Ces mots je m'en souviendrait toute ma vie. Le regarde qu'il m'a lancé ce jour là, me hante encore aujourd'hui. « C'est terminé Izzy, tu ne peux plus fuir. Je ne te laisserais plus faire du mal aux autres. Je ne te laisserais plus te faire du mal à toi-même. Tu es en train de gâcher ta vie Elizabeth.. Regarde toi. Regarde toi, putain. Je peux plus continuer à te regarder te détruire de la sorte.. T'as besoin d'aide Izzy. » Les larmes qui coulèrent le long de ses joues m'ont fait l'effet d'un coup de poignard en plein coeur, alors que les policiers débarquèrent pour m’arrêter. « Je t'aime, mais c'est terminé. Pardonne moi. » Ce sont les derniers mots qu'il m'a dit. C'est la dernière fois que j'ai pu voir son regard. Ce putain de regard dans le quel je me perdais durant de longue heures, autrefois. À ce moment là. Ce fut le début de la fin pour moi. 

Aujourd'hui j'ai la haine. J'ai la rage. J'ai le sang qui bouillonne. Encore plus qu'autre fois. La première chose que j'ai appris, lorsque je me suis fait embarquer par les flics, après avoir été à l'hôpital, soigner ma jambe, c'est que j'étais envoyée dans un centre avec d'autres adolescents qui s'étaient foutu dans des galères semblable au mienne. Je me retrouvais là, sans amis. Sans famille. Sans copain. Pour me dire que tout ira bien et ça me fou la haine. J'étais seule, abandonnée à moi-même, dans cette vie minable. Et c'était comme un coup dans la gueule. Je suis pas chez moi. Je suis pas dans ma ville. J'aime pas cet endroit et les gens qui sont là. Et je ne me retiens pas pour le leur faire savoir. Pour leur faire comprendre que je suis pas quelqu'un de bien, que je suis pas là pour me faire des amis. Que j'en ai rien à foutre d'eux. J'ai cette putain d'impression que jamais je ne sortirais d'ici. Encore aujourd'hui, malgré l'aide des gens présent, j'ai l'impression d'être encore plus violente qu'avant. J'ai cette putain de rage permanente, cette putain de rage qui me bouffe de l'intérieur. J'ai pas besoin d'aide. J'ai pas besoin de leur aide. Moi. J'ai confiance en personne. Moi. J'ai besoin de personne.

Sur les rpgs, on me reconnait sous le pseudo Azura. J'ai 18 ans, aux dernière nouvelles je suis une fille et je viens du Québec, Canada.  J'ai connu le forum grâce à Lyla Wild, et tout de suite je suis tombée sous le charme du design et du contexte.  Mon prénom est Julianne, mais les intimes me surnomme Ju'.       Code: [b]giza lagarce[/b] (izzy blackwhood)

   

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .