Tu t'es laissée violée par la vie,
parce que c'est un bien qui fait mal,
ou un mal qui fait du bien,
on sait plus trop.
c'est un tout qui fait mal, c'est une chirurgie du cerveau qui à putain de mal tourné.
c'est un choc, c'est un tumulte d'eau dans ma bouche.
c'est les cauchemars qui vivent ma vie, et moi qui la subit.
je me souviens d'un jour ou, heureuse,
maman était rentrée et m'avais embrassée,
avant de courir se réfugier dans les bras de papa.
je me souviens d'un jour, un autre ou, malheureuse,
maman ne m'as même pas vu, la sur le seuil,
avant de courir se réfugier dans la chambre d'ami.
puis je me souviens aussi d'un jour ou, partie,
papa m'a regardé et à crier. crier si fort que j'ai cru mourir.
puis j'ai eu mal, mal au ventre, mal au crâne, mal aux yeux.
je me souviens de tout les jours qui ont suivis ou, meurtrie,
je n'avais pas d'autre choix que de subir.
la vie est-elle si vache avec tout le monde ?
je me souviens que tout les jours, papa fermait le verrou,
et ne l'ouvrait que pour venir, trop près de moi. trop
en moi.
je me souviens du gout du sang dans ma bouche,
de la folie des larmes sur mes joues,
de la force des coups dans mon ventre.
les jours passent alors que moi, je trépasse.
les jours passent jusqu'au jour ou une femme et un fils entrent.
je me souviens les avoir regarder, suppliante.
suppliante de m’emmener. suppliante de sauver leur peau.
je me souviens que ce jour là, j'ai voulu aider.
On écoute le tic tac mécanique de notre coeur,
blessé, disloqué, affolé, étourdis.
mauvaise idée.Les jours, les heures, les ans ont passé,
et encore je me demande pourquoi maman m'a abandonnée.
les jours, les heures, les ans ont passé,
papa à arrêté de venir me voir.
papa maintenant, il va le voir, lui.
et lui, le fils, me regarde et me fusille du regard.
pourtant on subit la même chose, mais la haine est trop grande.
elle ronge nos âmes, pourris nos vies, succombe à la tentation,
de la haine facile, de la folie détestable.
Je me souviens du jour ou jona est entré dans ma chambre,
le souffle court et les yeux écarquillés,
les mains pleine de sang.
je me souviens comme j'ai hurlée,
comme j'ai pleurée,
comme j'ai frappée.
comme j'ai reniée.
je me souviens du sang de mon père,
celui qui s'est répandu dans la cuisine,
je me souviens l'avoir secoué, je me souviens avoir crier,
jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à m’étouffer.
quand je me suis réveillée, papa n'étais plus la,
et elle non plus, mais jona par contre,
me fixait. fixait mon âme. attendait, entendait mon chaos.
mais il ne m'a pas tendu la main, il m'a tourné le dos.
il m'a laissé avec la douleur dans ma tête, dans ma poitrine.
il m'a laissé m'arracher la tête, m'a regardé me décomposer.
puis il m'a écouté le renier. l'écraser. l'éventrer.
puis il s'est joué de moi.
j'ai mal.