C’est une enfant Ginnie
Ses paroles sont légères
Ses pas sont rapides
Elle a une voix fluette
Et parfois ses baskets s’illuminent
Sauf que ca ne meurt pas les enfants
Et Ginnie, elle meurt tout le temps
Ginnie se ballade, elle s’assoit, regarde ses pieds, se lève, parle, rit, meurt une fois, puis deux. Elle ne se sent pas d’aller en cours, elle a mal au ventre, ensuite elle se relève, ça va mieux, meurt une fois, puis deux. Faut pas lui demander deux fois si elle va bien, la réponse est toujours la même. ‘Bof ! Ça ira mieux demain.’ Même si elle va bien, elle dit cela, meurt une fois, puis deux.
Elle meurt pas d’horreur
Elle meurt pas d’envie
Elle meurt pas de peur
Elle meurt pas d’ennui
Ginnie, elle se contente de mourir de peine, comme si toute cette joie qu’elle laissait partir dans ses paroles et ses actes s’épuisaient au fil des mois. Ne reste que la peine et le vide qui creuse à l’intérieur.
Aujourd’hui, elle a décidé de mourir dans la salle de détente
Elle marche rapidement jusqu’à la bas
Et quand elle y est elle se sent toute bête
Puis elle voit ce garçon
Il n’est pas sympa
Il ne l’a pas aidé
Mais elle ne le juge pas
Elle non plus ne l’aurait pas fait
Elle s’approche un peu
Puis recule
Et finalement s’assoit un peu plus loin
Les genoux recroquevillés
Elle ne le quitte pas du regard
Et elle ne se sent pas gênée
Qu’est ce qu’elle fait là ?
Mais plus important.
Qu’est ce qu’il fait ?