Tu sais pas pourquoi.
Tu sais pas quand.
Tu sais pas comment.
Mais il y a vos lèvres qui se touchent.

Ca s'appelle un baiser
(Du moins dans les livres)
Et c'est agréable.
Ca fait des étoiles dans ta tête.

Ca fait des paillettes
Dans tes veines.
Ca fait comme de l'amour
Dans ton coeur.

Tu entends la pluie
(En sourdine)
Protégée par le parapluie
De cette charmante fille.

Tu as dansé
Sous cette pluie.
Les gouttelettes glissent
Sur ta peau.

Elles ont trempé
Ta robe de coton.
Les gouttes perverses glissent
Entre tes seins; entre tes reins.

Tu tiens l'Automne, douceur d'été
Par les hanches (comme toujours)
Pour sentir sa présence
Malgré la distance.

Ta tête s'éloigne,
Vos lèvres se séparent,
Tes mains caressent son visage
Et ta voix s'élève.

Souris moi, parce que
Tu es assez belle pour le pouvoir
Parle-moi parce que
Y a des couleurs dans ta voix

Ta main effleure sans blesser
Sans détruire et sans briser.
Tu aimes cette fille ;
Mais t'as peur.

Peur de lui faire du mal.
Peur de pas faire comme il faut.
Parce qu'on t'a pas donné le mode d'emploi.
Et puis t'as aussi peur des autres.

Parce qu'Automne est une fille, comme toi.
Et que c'est apparemment pas normal.
Mais y a pas de différence pour toi.
Parce qu'Automne, tu la verras pas.

Et puis aimer, c'est nouveau.
Alors pour toutes les choses tordues,
Ca attendra. Elle est ange,
Tu vas pas la pourrir ou la détruire.

Tu passes tes bras tout autour de sa taille
Tu laisses son parfum s'imprimer en toi
Tu laisses tes lèvres courir sur son visage
Tu cherches doucement les siennes pour un baiser.

Tu les retrouves et te délecte de leur arôme
Tu fermes les yeux un instant, tu profites du moment.
Au loin l'orage gronde, la foudre a dû frapper
Mais tu ne l'entends plus ; il n'y a que le son de son coeur.

Ces petits mots t'échappent,
Maladroits. Prononcés d'une voix timide.
Des mots dont tu ne maîtrises pas le sens.
Et encore moins les possibles conséquences.

"Je t'aime. Je crois. Peut-être."

T'as failli lâcher le parapluie
Quand vous vous êtes embrassées.
T'as failli le lâcher, mais ça aurait pas été très grave
Parce que vous êtes déjà trempées.

Vous avez dansé, dansé, sous la pluie
Comme dans la comédie, mais sans chanter.
Puis t'as remis le parapluie au-dessus de vos visages
Et vous vous êtes embrassées.

Ça t'as fait chaud, et froid,
Un peu des deux, en même temps.
Et t'as pas compris pourquoi
Ton cœur s'est arrêté un instant.

Elle a éloigné ses lèvres des tiennes,
Elle a caressé ton visage,
Et ça aussi, ça t'as fait frissonner
Et puis elle t'a dit

"Souris moi, parce que
Tu es assez belle pour le pouvoir
Parle-moi parce que
Y a des couleurs dans ta voix"

Et tu voudrais lui dire
Que tu sais plus ce que ça veut dire
Sourire.
Mais tu le fais pas

Parce qu'avec elle, tu te dis
Pourquoi pas
Et que de toute façon
Un sourire-faiblesse

Elle le verrait pas.
Elle voit pas, Sacha.
Ça te fait un peu bizarre d'y penser
Mais c'est pas très grave

T'as pas besoin qu'elle te voit
Pour être bien avec elle
T'as pas besoin qu'elle te voit
Pour l'aimer (?)

Elle passe ses bras
Autour de toi
Et tu voudrais disparaître
Dans cette étreinte parfumée

Et puis elle dit quelques mots
Hésitants, maladroits
Qui te frappent
En plein cœur.

"Je t'aime. Je crois. Peut-être."

Tu m'aimes ?
Ça veut dire quoi aimer ?
Tu sais pas ce que c'est, Automne
Et puis, c'est pas pour toi

C'est ce que tu croyais
Que t'avais pas le droit d'aimer
Que la seule personne qui te l'a permis
Tu l'avais perdu

Mais quand Sacha dit ça,
Peut-être,
Tu te dis que tu peux l'aimer
Peut-être.

Même si c'est une fille
De toute façon, ça change quoi ?
C'est ce qu'il y a dedans qui compte,
Non ?

Tu lui souris pas
Pas avec ton visage.
Mais dans ta voix y a un petit sourire
Quand tu lui dis

En chuchotant
En murmurant
Pas trop fort
Parce que tu sais pas

"Moi aussi. Peut-être."

Ça fait deux peut-être
Un pour elle, un pour toi
Mais votre amour peut-être
Il est joli, non ?

Y a quelque chose dans sa voix
Un truc différent, presque anormal
Un truc agréable à entendre
Presque comme un sourire.

Mais ça réchauffe ton coeur pareil
Tu te sens plus forte, plus belle, colorée
Tu veux que vos lèvres se caressent
Qu'elles fusionnent ensemble.

T'as de l'amour peut être
Qui réapprend à ton coeur
Comment il faut faire ; à ton esprit
Comment fonctionner.

T'as de l'amour hypothèse
Qui fait plein de choses nouvelles
Des sensations dans ton corps.
Et c'est encore mieux que voir.

Tu te rends enfin compte de ce que c'est
Que d'exister
Exister sans faire mal
Exister sans un cri.

Tu sens que toute l'attention
Se porte sur toi uniquement.
Que la Vénus te regarde doucement.
Innocemment, comme l'ange qu'elle est.

Alors tu prends le parapluie de ses mains. T'as un peu de mal à le trouver
Tu le poses par terre sans un mot.
Laisses la pluie battre à tout rompre.

Comme ton coeur, au bord de l'implosion.
Comme ta tête, qui se cogne tout contre
Les parois de ton crâne, folle.
Folle de cet amour hypothèse.

Alors la pluie s'invite dans ce baiser.
Elle ponctue chaque phrases charnelle
Par ces gouttelettes finement ouvragées
Elle est présente dans chacun de vos mouvements

L'orage gronde encore
Tu embrasses Automne encore.
Le champ de blé est dévasté.
Pluies et moissons l'ont achevé.

Et ce sont dans les cendres
Que vos deux coeurs se relèvent
Ils réapprennent à battre ;
A l'unisson, réguliers comme un métronome.

Tu esquisses un sourire.
Plein d'amour peut-être.
Un sourire de tout ton corps.
Même du visage et des yeux.

Vous allez vous rendre malades
A vous embrasser sous la pluie
Malade du rhume, mais surtout
Malades de votre amour hypothèse.

Tes mains se glissent dans celles d'Automne.
Vos doigts s'entrelacent et se positionnent
Un doigt oui, un doigt non.
Tu ne sais même pas comment tu le sais.

Mais qu'importe. Tu es bien.
Là. Maintenant. À embrasser cette fille
A embrasser un ange.
Ou bien serait-ce le Paradis ?

《 Tu aimerais sortir (hypothèse) avec moi ?》

T'es bien.
Et ça fait longtemps
Que t'as pas été bien.
Plus de deux ans.

Depuis que t'as plus
Ta raison de vivre.
Depuis que t'as plus
Ange.

Mais là, t'as l'impression
Que t'as trouvé
Une nouvelle raison.
Sacha.

C'est pas la même raison.
C'est pas une raison protectrice.
C'est pas une raison sacrifice.
C'est une raison amour (?)

Elle te prend le parapluie
Tu la laisses faire.
Elle le pose
Par terre.

La pluie ruisselle
Sur vous.
Elle colle tes cheveux à ton visage
Encore un peu plus.

Elle te dégouline
Dessus.
Elle refroidi (ou réchauffe?)
Ton corps chaud (froid?)

Elle est jolie, la pluie
La pluie c'est l'automne
Et c'est pour ça que t'aimes bien ton nom,
Automne.

Mais ce qui est plus joli
C'est votre baiser sous la pluie.
Ça fait comme de la tendresse
Sous les larmes du ciel.

L'orage tonne
Au loin, résonne.
Il cogne, l'orage, fort,
Comme ton cœur.

Les doigts s'enlacent,
Les lèvres s'embrassent.
Elle recule, encore
Puis elle dit :

"Tu aimerais sortir (hypothèse) avec moi ?"

C'est bizarre, un peu.
T'aurais pas cru
Que t'aurais pas peur
Que ça aille vite.

Ça te gêne pas
De foncer tête baissée
Avec cette fille là
Avec Sacha.

Vous allez pas vous planter
Même si vous hésitez
Avec votre amour peut-être
Vous allez pas vous planter.

T'as pas peur,
Non.
Parce que ça te fait chaud,
Dans le cœur.

Ça crépite
dans ton âme,
Ça palpite
Dans tes veines.

Pourquoi tu croyais
Que tu pouvais pas aimer
Déjà ?
Pourquoi tu croyais ça ?

Sous la pluie, les mains enlacées
T'as plus de doutes.
Parce qu'elle sourit
Et que t'as presque envie de faire comme elle.

Tu chuchotes,
Encore une fois
Pour pas briser
La magie sous la pluie.

"Oui (supposition)."

Tu sais pas jusqu'où
Ça va te porter
Mais tu veux te dire
Que t’ira loin.

Tu sais pas si ça suffira
À réparer ton cœur
Mais tu veux te dire
Que oui.

Tu sais pas si tu pourras oublier
Le mal de l'enfance.
Mais là aussi,
Tu veux dire que oui.

Et peut-être,
Peut-être.
Que vous vous en sortirez.
Mais ça, tu te le dis pas.

Parce que l'espoir,
Tu l'as déjà vu
Et ensuite perdu.

Son coeur bat doucement
A un rythme régulier.
Le tien fait n'importe quoi,
Parce que c'est trop nouveau.

Mais ton amour peut-être,
Ton amour hypothèse,
Même s'il est nouveau,
Tu en es sûre.

Tu sais pas ce que c'est
Aimer.
On t'a jamais appris.
A aimer.

On t'a juste appris
A crier
On t'a juste montré
Comment tout casser.

Casser les choses.
Casser les gens.
Briser les règles
Et les bons sentiments.

T'as cru que ton coeur savait pas.
Qu'il saurait jamais parce que
On lui a pas fourni le mode d'emploi.
Et qu'on a jamais appuyé sur "on".

T'as cru aussi que t'étais pas capable.
Que si tes yeux étaient inutiles
Le reste de ton corps l'était aussi.
T'as cru que tu y arriverais pas.

Et pourtant vous êtes là.
Sous la pluie.
Sous l'orage.
Dans ce champ dévasté.

A vous embrasser.
(A vous aimer ?)
A découvrir les baisers.
Et la tebdresse dont vous êtes capables.

Bien sûr tu sais pas
Si toi, tu tiendras.
T'as peut être pas envie,
Mais un coup c'est si vite parti.

Tu veux pas frapper
Ton petit ange.
Tu veux pas casser
Ton carré de Paradis.

Mais tu sais pas ce qui arrivera
Quand la Colère parcourra tes veines.
Quand tes poings se serront
Et que le Mal empoisonnera ton coeur.

Alors tu l'embrasses.
Encore et encore.
A ne plus savoir
Comment respirer.

Elle devient ton oxygène.
Elle devient vitale.
Et par ces multiples baisers.
Le contrat est signé.

Elle a accepté.
D'une phrase désaccordée.
Une phrase un peu abîmée.
Comme vous, un peu brisée.

《Je te promets pas
De ne pas te faire de mal.
Les promesses je connais pas.
Ou alors très mal.

Mais je ferais tout mon possible
Pour que tu sois re-heureuse.
Moi je sais pas ce que c'est.
Au pire si je le suis pas, c'est pas grave.》

Elle est belle, Sacha
D'une beauté sauvage, un peu.
D'une beauté libre,
D'une beauté frappante.

Elle est belle
Et elle a l'air forte, comme ça.
Mais y a un truc dans
Ses yeux aveugles.

Un truc qui fait écho
À un truc dans
Ton cœur abîmé.
Un truc cassé.

Tu te demandes,
Qui a cassé Sacha ?
C'était ses parents, elle aussi ?
Ou pas ?

Mais sans doute pas
C'est pas le même genre
De cœur abîmé
Que toi.

Tu sauras qui, un jour.
Tu lui demanderas pas
Parce que tu veux pas
Qu'elle soit triste.

Tu veux pas rouvrir les plaies
De son cœur
Tu veux pas qu'elle te regarde
Avec l'air cassé.

T'as envie de la voir sourire
D'un beau vrai sourire
T'as envie de la voir chanter, danser.
Et t'as envie de l'embrasser.

Encore, encore
L'embrasser à crever
L'embrasser pour vivre
L'embrasser pour te réparer

Pour vous réparer, en fait.
Ça fait longtemps que t'as pas
Penser à quelqu'un d'autre que toi.
Avant c'était Ange.

T'y penses encore,
T'y pense(ra)s toujours.
Il te manque, sa bouille,
Et son sourire.

Mais le manque est un peu
Moins fort
Quand elle te tient
Dans ses bras.

Et puis elle te fait
Une non-promesse
Qui te fait chaud
Comme une vraie

"Je te promets pas 
De ne pas te faire de mal.
Les promesses je connais pas.
Ou alors très mal.

Mais je ferais tout mon possible
Pour que tu sois re-heureuse.
Moi je sais pas ce que c'est.
Au pire si je le suis pas, c'est pas grave."

Tu sais pas ce que c'est
Être heureuse, Sacha ?
Mais moi non plus,
Tu sais.

Avec Ange,
Ça aurait pu être
Du bonheur
Si y avait pas eu tes parents.

C'était juste
Des touts petits
Moments-bijoux
De joie.

Parce que tu l'aimais, Ange
Tu l'aimes toujours
T'aimerais le voir
Ton Ange.

Pour lui montrer Sacha
Pour qu'il te sourie
Pour retrouver
Tous les moments-bijoux.

Alors tu mets tes mains
Doucement, en hésitant
Pour encadrer son visage
Et lui souffler

"Tu sais, j'ai pas été
Vraiment heureuse.
Mais si tu veux,
si t'es d'accord

On pourrait peut-être
Apprendre à l'être
Juste
Ensemble ?

Parce que pour moi
C'est grave si t'es pas heureuse.
Si tu l'es pas
Je peux pas l'être non plus."

Et t'attends pas qu'elle te réponde
Pour l'embrasser
Pas longtemps, juste un peu
Pour l'embrasser.

pprendre
À être heureuses.
Mais tu sais pas comment
On fait pour apprendre.

T'es pas de ceux qui apprennent.
T'es pas de ceux qui savent comment faut faire.
Tout ce que tu sais c'est que apprendre
C'est pas pour toi.

Et puis tu vois que toutes ces idées
Ça t'échappe.
Et puis l'explosion permanente de ton coeur
Te fait mal.

Pas un mal de douleur.
Un mal de fierté.
Parce que même si t'es faible,
T'es fière du peu que tu représentes.

T'as souvent pensé
Que t'aurais jamais besoin de personne.
Et voilà qu'une gamine débarque,
Avec ses lèvres goût Paradis.

Puis cette gamine,
Sans le savoir,
Elle dit que tu as besoin d'elle.
Et ça fait mal.

Tu le savais pourtant.
Tu t'en étais rendu compte.
Tu aimais passer du temps avec elle.
Mais l'entendre c'est pas pareil.

Et puis ton coeur il aime pas.
Quand ton cerveau dit des choses différentes.
Des choses contraires.
Alors ton coeur il explose.

Quand ses mains se posent sur ton visage
Y a eu ce frisson,
Doux et agréable.
Maintenant c'est une atroce brûlure.

Ses mots qui ont hérissé tes défenses
Sont considérés par ton âme
D'une toute autre manière.
Elles sont maintenant comme du miel.

Tu aimerais répondre.
Mais tu sais pas trop quoi dire.
T'es pas vraiment douée avec les autrrs.
Et puis là c'est encore pire.

Tu viens de remporter une bataille.
Tu es fière intérieurement.
Tu aimerais le crier au monde entier.
Mais on te prendrait (encore) pour une tarée.

Alors tu caresses sa joue à elle.
Tu l'embrasses pas.
Mais ton front se pose contre celui d'Automne
Et vos souffles se mêlent élégamment.

《 Je suis pas très forte pour apprendre
Je suis pas non plus forte pour être heureuse.
Je suis juste forte pour tout casser
Les gens comme les objets.

Mais si t'as besoin de mon bonheur
Pour être toi même heureuse.
Alors je ferais un effort.
Je ferais tout pour que tu souries.

Parce que t'es innocente.
Je sais pas ce que t'as fait.
Ni ce dont tu es soupçonnée.
Mais t'as pas de raison d'être là.

Moi c'est ma faute.
J'peux m'en prendre qu'à moi même.
Mais j'te sortirais d'ici.
Je te le promets.

Ça fait partie des promesses
Que je veux et peux tenir.
Parce que je t'aime peut-être
Et que tu mérites mieux que ça. 》

Tu lui caresses la joue tendrement
Et elle t'embrasse.
T'aimerais la voir.
Connaître la couleur de ses yeux.

Tu donnerais tout pour avoir ça.
Ne serait-ce qu'un quart de seconde.
Pour pouvoir garder cette image en tête.
Et ne jamais l'oublier.

Elle pose son front
Contre le tien
Têtes appuyées
Souffles emmêlés

T'as presque, presque
Envie de sourire
D'un sourire dingue
Parce que t'es bien

Parce que la vie t'as montré
Un bout de sa lumière
Alors que pour ça t'es aveugle
Depuis deux ans

Et elle parle
Et tu te dis que t'aimerais
Qu'elle te parle
Tout le temps

Entendre sa voix
Chaque jour
Ce serait vraiment
Vraiment bien

"Je suis pas très forte pour apprendre
Je suis pas non plus forte pour être heureuse.
Je suis juste forte pour tout casser
Les gens comme les objets.

Mais si t'as besoin de mon bonheur
Pour être toi même heureuse.
Alors je ferais un effort.
Je ferais tout pour que tu souries.

Parce que t'es innocente.
Je sais pas ce que t'as fait.
Ni ce dont tu es soupçonnée.
Mais t'as pas de raison d'être là.

Moi c'est ma faute.
J'peux m'en prendre qu'à moi même.
Mais j'te sortirais d'ici.
Je te le promets.

Ça fait partie des promesses
Que je veux et peux tenir.
Parce que je t'aime peut-être
Et que tu mérites mieux que ça."

Ton cœur cogne
On dirait presque
Qu'il veut s'échapper
Pour se poser entre ses mains

Ou pour rejoindre le sien
Pour qu'ils fusionnent
Pour qu'ils soient
Un peu réparés

Ça cogne, parce que
Personne a jamais cru
Que tu pouvais être
Innocente

Ça s'affole, parce que
Personne t'as jamais dit
Que tu méritais mieux
Personne

Parce que t'as toujours été
La plus solide
Entre ton frère et toi
C'était à toi de protéger

Là, t'as l'impression
Qu'on veut te protéger
Et ça te secoues
Parce que c'est jamais arrivé

T'as l'impression d'être quelqu'un
D'un peu doux, d'un peu joli
Quelqu'un dont une personne
A presque besoin

Tu l'embrasses
Parce que tu sais pas
Comment lui dire
Merci pour ça

Tu hésites (encore)
Parce qu'avec les mots
T'es pas très douée
Pour t'exprimer

Les émotions elles passent
Par la peinture
Une peinture que Sacha
Elle peut pas voir

Alors toi aussi,
Tu dois apprendre
Apprendre à sourire (peut-être)
Mais surtout à parler

"T'es pas plus coupable que moi
T'as pas la flamme du coupable
Dans les yeux
T'as celle de la souffrance

Jpeux pas non plus faire
Des promesses
Parce que la dernière fois
Elle était fausse

La dernière fois,
Moi-même
En la disant
J'y croyais pas

Alors je promets pas
Mais tu peux
Me croire
Quand même (?)

Je t'aime sans doute,
Je t'aime hypothèse
Et c'est pour ça
Que je te dis

Que si je me sors
De ce endroit
Je te le dis
Tu seras avec moi."

T'as l'impression d'exister.
Ca fait bizarre.
Parce que jusque là
Ca n'a jamais été le cas

T'as toujours été un machin
Un truc, une arme contre l'autre.
Un numéro, un patient.
Mais t'as jamais existé en tant que toi.

T'as l'impression qu'on t'aime.
Pas que tu fais juste pitié.
T'as l'impression qu'on s'intéresse à toi.
Pas à ta pathologie.

T'aimerais sentir ça
Pour toujours.
Toute ta vie.
Mais tu la connais la vie.

La vie c'est qu'une salope
Elle te donne un truc super
Et t'attend au prochain carrefour
Pour tout te reprendre

Pour te reprendre le peu d'espoir
Que t'avais réussi à glaner
Pour que t'aies juste une envie :
Te taillader les paumes au cutter.

Et puis déjà à la base,
La vie te haïssait.
Elle t'a volé la vue.
Tu vois pas pourquoi elle serait sympa.

Tu vois pas pourquoi
Soudainement, comme ça,
Elle te ferait un cadeau.
Le plus merveilleux des cadeaux.

Tu la caresses pour imaginer ce cadeau
Pour avoir une idée de son aspect extérieur.
Parce que son âme, tu la connais déjà
T'as pas besoin de voir pour la connaître.

Elle te considère comme innocente.
Personne ne t'a jamais dit ça.
Personne n'a jamais douté de ta Violence.
De ta culpabilité.

Et puis tu n'en as jamais démenti.
Tu les as toujours laissés croire
Toutes les sornettes
Qu'ils disaient à ton propos.

Parce que t'étais pas prête.
Pas prête à rouvrir toutes ces plaies.
A te faire saigner le coeur.
A te déchirer la peau.

Mais maintenant
Elle est là.
Il faut que tu lui fasses
Confiance.

Ca non plus tu sais pas faire.
Faire confiance,
Te confier.
Mais faut que t'apprennes.

Y a encore des milliers de choses
Qu'il faut que tu apprennes.
Aimer, c'est déjà en route
Et tu ne t'en es même pas rendu compte.

Mais si tu te confies pas ça va te bouffer.
Te dévorer, t'étouffer, t'ensevelir.
Faut que tu parles.
Faut que tu racontes la Vérité.

Mais cette Vérité
Elle fait mal
Elle te blesse
Par sa simple idée.

Jamais tu pourras dire
Comment le Mal est entré
Comment il a tout saccagé
Tout déchiré en toi.

Tu penses que rien, ne peut te réparer
Qu'aucun mot, aucun baiser
N'y parviendrait; Tu es
Irréparable.

《Toi ton coeur
On peut le réparer
T'es pas en miette à l'intérieur
Et puis tu sais où tu vas.

Si je sors, moi...
J'ai nul part où aller.
Je pourrais jamais revenir
À cet endroit que je disais chez moi.

Y a personne
Nul part
Qui saurait m'accueillir
Chez qui je pourrais dormir.

Je suis que l'Aveugle
De la Famille.
Une chose inutile
Dont personne ne veut.

Mes parents ont dû divorcer
En tout cas je l'espère bien.
Et Lui il a dû crever.
Seul comme un abruti.

Mais je veux pas parler d'eux
Je veux pas me plaindre
Je veux pas être faible.
Et puis désormais c'est plus pareil.

Tu es là toi.
Même si je te crois pas.
Même si nos promesses
Elles sont un peu contraires.

Parce que même s'il n'est
Que suppositions et hypothèses,
Notre amour,
Je l'aime.

Il me grandit.
Il me rend forte.
Il me donne presque la vue.
Tout ça grâce à toi.

Toi qui est magnifique.
Toi qui danse sous la pluie.
Toi qui t'es infligé le pure châtiment
Ne rien ressentir jusqu'à un certain jour.

Et comme d'habitude, je suis venue
Et j'ai tout fichu en l'air, dans ton coeur
Et puis dans ta tête aussi. Mais pour une fois
J'aime ce désordre que j'ai créé.

Et je ne peut aimer qu'encore plus
Chacune de ses conséquences.
Tous les baisers tendres qui en découlent
Et tout cet amour peut-être que tu m'offres.

C'est délicieux
Pour moi
Qui n'ai jamais su
Comment exister.

Exister aux yeux du monde
Aux yeux de la société
Aux yeux de ma famille
Ou de quelqu'un tout simplement.

Et toi, tu m'offres toute ton attention.
Tu m'offres tout ton coeur.
Et puis toute ton âme aussi.
Et je sais pas comment te dire merci.

Alors je vais t'embrasser.
Encore et encore.
Jusqu'à ne plus savoir respirer.
Jusquu'à ce que tes lèvres me deviennent vitales.

Parce que t'es magnifique.
T'as un coeur parfait.
Une âme splendide.
Parce que je t'aime. Je crois.》

Tu dis que tu n'es pas sûre
Pour ne pas lui faire peur.
Et puis pour tenter de te persuader.
Mais tu le sais.

Tu l'aimes.

Elle parle, et c'est
Vraiment une grande tirade
Et t'en es
Chamboulée

Parce que tu te dis
Qu'elle a souffert
Plus que toi
Et ça te rend triste

Parce que tu te dis
Qu'elle a jamais dû
Se confier à quelqu'un
Et ça te rend triste

Parce que tu te dis
Qu'elle, elle a même pas
Eu le droit à une lumière
Et ça te rend triste

Tu sais comment t'as tenu toi
T'as tenu pour une bouille
D'Ange. T'as tenu
Pour un joli sourire

Le sourire, Son sourire
Qui aurait pu te faire
Affronter n'importe quoi
Pour le défendre

C'était ta motivation
Mais c'était aussi
Ta récompense
Quand il se serrait contre toi

Et c'était au point
Que tu t'es accusée
De tout à sa place
Pour sauver son rire

Pour sauver sa vie
Pour pas qu'il soit détruit
Pour qu'il ai une meilleure chance
De finir bien

T'as eu le droit à ça
À ce mince bonheur
À ces moments-bijoux
Et c'était ta seule consolation

Et elle, elle y a pas eu droit
Tu savais déjà que la vie
Aime faire mal aux gens
Ça doit la distraire

Tu le savais, bien sûr
Après l'avoir subie
Mais là tu te dis
Qu'elle est vraiment mauvaise

Faut être mauvais pour
Faire autant de mal
À une belle courageuse
À Sacha

Tu vois la peine dans
Son cœur cassé
Elle vibre à travers
Ses mots

Elle vibre dans
Ton cœur, ta tête
Et tu vois son intérieur
Brisé, abîmé

Et tu te dis que tu voudrais
Pouvoir le réparer
Du bout des doigts
Tout doucement

Comme si c'était du
Cristal fêlé
Ou comme un jouet
Sans ressort

Mais tu peux rien faire
Pour son cœur, pas
Avec tes mains, pas
Physiquement

Mais peut-être que
Tu pourrais le réparer
Avec des baisers, avec
Ton cœur (?)

Tu reprends ses mains
Dans les tiennes
En serrant
Tout doucement

"Je crois pas que tu sois
Inutile ou faible
Ni que t'ai fichu en l'air
Mon cœur et ma tête

C'est beau ce que tu leur a fait
À eux qui voulaient plus
Jamais rien ressentir
C'est vraiment beau

Parce que c'est
La première fois
Depuis longtemps
Qu'ils pensent pas qu'au manque

Peut-être que je suis
Moins cassée mais
C'est pas pour autant que
Je sais où je vais

Si je sors, j'ai nulle part
Où aller non plus
Je sais même pas où est
La seule personne de ma famille

Que j'aurais voulu
Que j'aurais pu
Suivre, rejoindre
Dehors

Et je suis même pas sûre
De le retrouver
Peut-être qu'il ne veut plus
Me voir

Peut-être qu'il veut tout
Oublier
Et il aurait pas tort
Mais ça me fait mal

D'imaginer un futur
Sans lui
Alors si je sors d'ici
Il faudra que tu sois avec moi

Pour pas que je perde pied
Parce que tu vois
Je suis pas sûre, je crois,
Mais je t'aime."

Tu ne réponds pas.
Tu ne réponds parce que
Tu ne sais pas quoi dire.
Juste répondre avec du silence.

De toute manière,
Te taire,
C'est la seule chose que tu
sais faire, à part casser.

Alors tu gardes le silence.
Tu gardes tes lèvres fermées.
Tu gardes tes yeux clos.
Ca ne change rien.

Tu aimerais
Voir les couleurs
Quand tu les rouvrira.
Mais ça marchera pas.

Ca a jamais marché.
Ca marchera jamais.
Tu as arrêté d'espérer.
Ton coeur est en mode auto.

T'es plus le capitaine de ton âme.
T'es plus maître à bord.
En toi ne vibrent plus que des ruines.
Tu ne peux pas aimer.

Tu ne sais pas
D'où te vient cette
Soudaine et Dérangeante
Pensée.

Mais elle est là.
Alors tu te défais
De ses mains.
Tu rouvres les yeux et les fait rouler vers le bas.

Tu secoues la tête.
Et puis il y a
L'orage. De nouveau.
Le grondement sourd retentit.

La pluie redouble.
Les abysses de ta vue
Se font plus sombres encore.
Tu te noies dans cette mer d'encre.

Et tu l'embrasses
Fort. Comme si
Tu allais mourir.
Mourir de cet amour.

Tu ne sais pas
Comment ton coeur réagira
Les prochains jours.
Quelle réaction tu auras.

Mais peu importe.
Tu ne douteras plus jamais.
Ni d'elle, ni de toi,
Ni de votre amour.

Parce que rien
N'est plus beau que ça,
Pas même la vue
Pas même toutes les couleurs du monde.

Tes mains se posent sur ses hanches.
Vos lèvres fusionnent ensemble.
Ton coeur s'enflamme.
Et tu sens quelque chose.

Quelque chose au fond de toi.
Qui te dit de te laisser faire.
De te laisse apprivoiser
Comme dans l'histoire.

Comme un renard.
Comme un animal.
Tu dois te laisser apprivoiser.
Ton esprit de braise doit se calmer.

Elle n'est pas un homme
Elle n'aura jamais sa puissance destructrice.
Tu n'as aucune raison de lui faire mal.
Tu ne dois jamais douter de ça.

Si tu doutes c'en est fini.
Comme toujours,
Comme avec tout le monde.
Il ne faut pas que tu doutes.

Mais y a la Colère.
Elle est juste là,
Cachée sous le tapis.
Et elle te plantera une seringue dans le pied.

Tu pourrais dire.
Tu pourrais prévenir.
Que t'es pas une fille bien.
Mais si elle t'aime, elle le sait déjà.

Ici personne n'est une personne bien.
A part elle, évidemment.
Il n'y a que des monstres.
Que des démons puant l'Enfer.

Vous êtes tous des voyous.
Des gens un peu bancals
Et vous êtes là pour
Apprendre à vous repentir.

Tu crois pas en la religion.
T'y as jamais cru
T'as toujours dit que c'était rien que des conneries.
Mais là, t'as un Ange en face de toi.

Tu vas pas le laisser filer.
Tu vas pas le laisser s'envoler.
T'as besoin de lui.
Pour qu'il (elle) te sauve.

T'as besoin d'elle comme d'une infirmière.
Qui caresserait tes cheveux en disant
Que c'était juste un cauchemar,
Que tout ça, c'est fini.

Tu soupires.
Tes mains cherchent le manche du parapluie.
Tu le trouves.
Le lui donne.

Tu caresses sa joue.
Lentement.
Doucement.
Avec amour.

Tu prononces
Ces trois mots.
Ces sept lettres.
Qui te rendent forte.

Qui te réparent.
Qui la réparent.
Qui réparent le monde
Qui réparent l'Univers.

"Je t'aime."

Ces mots sot définitifs.
Ils sont vos derniers mots.
Votre dernier souffle
Dans cette vie de misère.

Parce que tout ira mieux
Après ces mots,
Tu te le promets.
T'façon ça peut pas être pire.

Elle dit rien, au début
Seul le silence te répond
Seul le silence commente
Tes mots

Elle enlève ses mains
Des tiennes
Elle secoue sa tête
Et ton cœur se serre

Qu'est-ce que t'as dis ?
Qu'est-ce que t'as fait ?
T'as peur, soudainement
Peur de l'avoir fait fuir

Peur d'avoir dit quelque chose
Qui lui aurait fait réaliser que t'es
Qu'une gamine un peu banale
Qui mérite pas son amour

L'orage est là
Encore
Toujours
Plus fort

La pluie se fait
Plus forte
Plus présente
Plus ruisselante

T'as peur mais
Avant que t'es le temps
De t'effondrer de l'intérieur
Elle t'embrasse, fort

Le soulagement
Déferle et
Submerge
Ton cœur

T'as eu peur, parce que
Tu veux pas que la vie t'enlève
Encore ta lumière
Et qu'elle te laisse dans le noir

T'as eu peur parce que
Même si tu peux pas le dire
Même si tu préfères mentir
Tu l'aimes

Ses mains sur tes hanches
Ça brûle et ça gèle
En même temps
Comme les baisers

Et tu l'embrasses aussi
Pour oublier la peur passée
Pour oublier qu'un instant
T'aurais voulu disparaître

T'as les yeux clos
Tu te dis que le noir que tu vois
Elle elle ne voit
Que ça

Mais elle n'en a pas besoin
Même si elle voudrait voir
Le plus beau, dans le cœur
Elle le voit avec le sien

Et c'est sa force un peu faible
Et c'est sa beauté libre
Et c'est tout ça
Qui fait que tu l'aimes

Sans le dire, parce que
Les mots tu peux pas
Parce que c'est quand tu parles d'un vœu
Qu'il disparaît

Parce que ça te ferait trop mal
Si elle disparaissait,
Comme une île flottante
Dévorée par un enfant

Elle ramasse le parapluie,
Te le tend
Tu le prends, même si
Ta main tremble un peu

Sa main sur ta joue
Ça fait tendresse dans ton cœur
Ça fait douceur dans ta tête
Ça fait frisson sur ta peau

Mais après, c'est toi qui
Ne sais plus quoi dire
Quand elle te dit
Quelques mots

Que tout le monde a déjà dit,
Au moins entendus
Elle
Dit

"Je t'aime."

Sans peut-être
Sans hypothèses
Sans suppositions
Avec certitude ?

Et d'un coté
Ça te fait peur
De voir le rêve
S'envoler

De l'autre
Tu as comme
L'étrange impression
D'être à ta place

Comme l'impression
Que tout ne pourra qu'aller bien
Que peut-être cesseront
Les mauvais coups du Destin

Un jour t'as entendu
Que quand on murmure
Vraiment pas fort
Un vœu

Ça l'annule pas
C'est presque comme
Si t'avais rien
Dit

Alors tu te rapproches
D'elle
Tu l'enlaces
Tu l'embrasses

Et puis tu mets
Ta bouche
Tout près
De son oreille

Pour lui chuchoter
Le doux secret
Que ton cœur chante
En sourdine

Tout au fond de
Ton âme qui
Résonne du
Joli chant qui

Embaume ton
Esprit qui
Commande à
Ta bouche de

Sourire à la vie
Et tu le fais
Sans que ça tire sur
Des muscles qui ont si peu servi

"Moi aussi ..."



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