il y a la télévision qui crache des mots vilains
et puis le bruit des fléchettes qui s'écrasent sur leur cible.
il y a les vieilles chaises qui grincent sur le parquet
et puis toutes leurs voix qui s'entremêlent,
dans un chaos impalpable.
félix il est assis contre la fenêtre,
c'est mieux dehors, qu'il pense,
c'est toujours mieux qu'ici.
il joue avec son bracelet (leur bracelet, avant),
et ses doigts courent sur la vitre,
à défaut de courir sur le bitume
pour s'écraser,
les poings contre les murs.

c'est beau dehors,
il y a le vent qui souffle (très) fort sur les arbres
et puis la pluie qui se fracasse la gueule par terre,
la nature est belle quand elle est en colère.
félix se réveille un instant,
il a l'impression que les cris deviennent murmures,
ou bien c'est juste qu'il rêve encore :
là, au fond de la salle,
elle est là,
comme une apparition,
un ange à moitié fantôme,
sa princesse.