larmes glacées comme des lames d'acier. poésie du chaos. l'enfant poupée de chiffon. l'adolescent ruine. antonin. trois syllabes qui s'assemblent rarement, trébuchent souvent et rappent la langue.
ils ont dit folie amère. ils ont dit attachement, mais ils ont dit troubles surtout. violence, cruauté et poésie dans le même cerveau, se battant comme des lions. dévastateurs comme des milliers de cyclones. enfant miettes. enfant qui aime les gens si fort qu'il serait capable de les mettre à mort. Antonin il n'a plus de famille, il n'a pas de parents, il n'a pas d'étoiles pour illuminer son ciel. son ciel est vide et brumeux comme un trou noir. la vie est triste est morne. il n'a pas de boussole pour le guider. il a guetté un éclair dans la nuit pendant des siècles peut-être, une veilleuse salvatrice. mais y a même pas l'ombre d'une luciole. vie humide comme les larmes.
bien sûr il reste Marie. elle est toujours dans un coin de sa tête. bien qu'il essaye de se persuader qu'elle ne compte pas. elle ne compte plus. cette nuit là il l'a presque rayée de sa vie par inadvertance. comme une gomme qui dérape et s'en va trop loin, balayant d'un revers un coup de crayon essentiel. avant c'était Marie et Antonin, complémentaires comme les ténèbres et la lumière. la sœur, la meilleure amie, l'âme sœur. dans le sens pur du terme, évidemment. quoique, le pauvre garçon il est malade, alors il ne sait pas vraiment. il n'a jamais vraiment su, alors il a cumulé les erreurs depuis toujours.
entre les murs de l'orphelinat c'était Marie et lui, en permanence, main dans la main comme des siamois. mais la maladie elle a très vite pris le gentil Antonin dans ses filets, cassant chaque bout de lui. il est tombé en morceaux. pièce par pièce, la normalité s'en allait. sans même dire au revoir, la garce. troubles de l'attachement et une certaine bipolarité le menant sans cesse à une déchirante violence. joli tableau n'est-ce pas ?
ils ont essayé les médications au sein de l'orphelinat. celles pour les pathologies légères. mais l'efficacité inexistante du truc et le côté borné d'Antonin le poussant à ne pas prendre les cachets ("qui endorment la tête, qui me rendent fou") ont provoqué le drame. la plaie invisible et dans l'incapacité de cicatriser mais que personne ne devine. trois ou quatre mots de Marie sur un ton qui ne lui a pas plus. les meubles de la chambre qui volent en éclats. les échardes dans les doigts, les brisures de verre qui cisaillent les paumes. la jeune fille qui s'égosille, incapable d'échapper à l'emprise de son frère et à ce couteau planté dans sa cuisse. pour le grand frère tout est à sa place. il sourit parce qu'elle s'est enfin tue. puis le retour à la réalité, les cris, le sang. on entre dans la chambre, on le tire par le bras, les larmes coulent, les cris fusent encore. Les siens, toujours les siens. colère, agonie, culpabilité. il veut revenir vers Marie, s'excuser, oublier, pardonner. il tente d'échapper à l'étreinte qui l'enserre à s'en déboiter l'épaule. il frappe à tout hasard, parfois dans l'air. il se meurt. il la perd.
Marie 13  ans et Antonin 14 ans. elle a survécu de justesse à toute cette perte de sang. il le sait. mais sa mémoire préfère tenter d'effacer tout ce qu'elle a été pour lui, en entier. maladie capricieuse. adolescent boule de larmes et de nerfs. mensonges de l'inconscient. douleur. Marie, qui s'éloigne sur un splendide bateau doré. la plus pure des deux, la plus belle aussi. et lui reste seul en arrière, éreinté et coupable.
c'est après cet "incident" qu'Antonin est entré à praesidium, à tout juste 14 ans. brisé et désarticulé comme une vieille marionnette qui aurait déjà vécu des centaines d'années. c'est à partir de là que tout s'est empiré, la maladie, les changements d'humeur. tout. il a commencé à avoir peur de lui même, alors être ici devenait inévitable.
cependant il a toujours l'impression, même au bout de deux ans, que rien n'avance. ça ne lui apporte rien. il voit des psys, il parle, il dort -épuisé par les crises-, il hurle, il cache les pilules sous sa langue dans l'espoir de ne pas avoir à les avaler. il est inquiet pendant des jours à chaque fois qu'il parle à quelqu'un. il a peur de faire à nouveau du mal et pourtant, souvent, l'envie de frapper est irrépressible. adolescent désespéré. et au bout du tunnel il y a Marie.

Coucou tout le monde ! Alors moi c'est Elina (ou BouhDah), j'ai bientôt 17 ans, je vis sur Saint-Étienne (même si je viens de Lille, et que ça me manque X100000). Je suis en L1 d'histoire, mais c'est provisoire parce que ma vraie passion c'est le cinéma et que du coup l'année prochaine je change pour ça. Sinon je regarde énormément de films ("obviousment") et de séries. J'aime la photographie, la musique, la poésie. Je lis beaucoup et pleins de choses différentes. Je suis arrivée ici par partenariat et franchement je suis pas déçue, c'est beau et vous êtes beaux.     Code: [b]branko maselj[/b] (antonin gallagher)

   

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .

répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici . répondre ici .