carbonise un peu ta violence galvin, tu veux.
petit enfoiré, insatisfait chronique. range tes poings, c'est pas ça la vie.
oublie le sang un peu, le rouge c'est pas une belle couleur.
met pas les visages sur le goudron. casse pas des dents sur les trottoirs. juste ouvre les yeux. juste ça.
le bonheur existe, tu sais. même dans le néant de ton âme.
garde pas en mémoire le mauvais.
regarde pas ta mère se faire fracasser comme la chienne qu'elle est.
laisse ta mère crever. elle mérite. pourquoi tu vas la sauver.
regarde pas ton père reposer sous le bloc de pierres brisées. encore un enfoiré. il est parti, a tout laissé. exploser.
regarde pas cette fille là-bas. celle qui t'a fait plonger. t'en souviens. elle n'en vaut pas la peine.
cœur oublié, s'il te plait. cœur mangé, par pitié.
non galvin, t'as pas le droit de penser à elle. violence n'est pas ta copine.

t'es trop mal. puis tu pues le mal.
bagarreur sans pitié. t'écrases la mort en poudre, puis tu l'inspires par le nez en un seul coup.
crève, leur dis-tu. à ces gens qui ont causé du tord. à ces gens qui goutteront à ta chaire meurtrie sur leur nez cassé.
crève, leur dis-tu encore. à ces gens qui recevront tes poings endiablés. à tes jambes enfoncées dans leur ventre pour tout faire ressortir. ressortir ta souffrance à toi. la vérité. celle qui te brise.
défouloir éternel. ça fait crier de douleur. ça fait crier de rage.

ta mère est une salope des trottoirs. juste une salope. ton père est mort, pauvre con. juste mort. puis ta copine a abusé de toi, pauvre merde. juste abusé de toi.

sale faible. sale minable.
tu défoules ta colère sur les autres. tu défoules ta faiblesse sur les autres. t'es juste un traître galvin. un putain de traître.
la vie est une pute. ta pute à toi. celle que tu subis depuis enfant. qui t'écrase.

la solitude ne te va pas au teint. elle te rend blafard. cerné. yeux exorbités.
comme un fou.
même l'asile ne serait pas te calmer.

trop de clopes fumées. trop de bouteilles vidées. trop de drogues absorbées.
détruis-toi encore le corps. un peu plus. comme tu le fais aux autres.
abîme-toi galvin. abîme-toi.

encore des poings, des poings. tu connais que ça.
les gens ne font que bouffer tes poings. plus tes sentiments blessés. moins ta compassion. opération qui t'enfonces un peu plus dans ta propre merde.
mais t'en as plus rien à foutre. tu leur pisses tous à la gueule.
tu fais que manger sans penser aux conséquences. comme ça que tu t'es retrouvé là-bas. trois années déjà.

là-bas cet endroit qui sent le vice.
qui sent les gens qui veulent se racheter. mais c'est des faux. que des mythomanes.
plus fou que toi à tes yeux.
ils souhaitent racheter leurs erreurs. hypocrites mal intentionnés.
plus traître que ta propre personne tu pensais pas que ça existait.
t'aimes personne. un cri perçant.   

ça t'as calmé. plus que tu l'imaginais.
mais t'as trouvé refuge. petit mais là.
tu te laisses explosé sur les toiles.
tu te laisses exposé sur les toiles.
tes sentiments défoncés. qui coulent. s'enfuient de toi.
t'exprimes ta terreur. ton ressenti. l'intérieur.
un peu galvin sur du blanc.
peinture de ton âme. peinture de ta violence.
c'est sombre. c'est noir. puis y'a du rouge. parfois. souvent.
mais dés fois non. plus de refuge.
puis ça se voit. à tes pinceaux brisés. y'en a trop.
ton cœur laminé s'oppose encore. t'es pas un artiste galvin.
ça t’énerve. t'es juste un raté.
puis quand ça t'énerve, ça recommence.
sale raté.
danse infernale.

une noire bénédiction. tu te délivres de tes souffrances mais ça fait mal. ça te déchire de l'intérieur. tu cries d'horreur. tu cries de douleur. tu pleures. tu libères ton chagrin. tu déchaînes tes faiblesses.

un jour peut-être. une chose, une personne, qui effacerait ta haine. mais pas pour le moment. impossible. t'y songes même pas une seconde. ça fait trop mal, à l'âme, au cœur. effroyable.

le néant. tu n'y as pas réfléchi. le centre t'aide juste à te stabiliser. mais inutile. violence est ta meilleure amie. elle te connait par cœur, revient toujours la charge quand tu te crois enfin soigné. cercle vicieux.