Ça fait deux jours que tu dors pas.
T'as les paupières lourdes et des cernes violacées soulignent tes yeux.
Pourtant, impossible de dormir. Morphée ne veut pas de toi.
Morphée est un con.
De te laisser avec tes idées noires. Morphée est un con. De ne pas faire taire ces voix dans ta tête. Morphée est un con. De jouer à vouloir t'épuiser.

T'es assis sur les gradins et tu regardes sans vraiment regarder tout ce petit monde qui court après un ballon. Toi, t'es dispensé du cours de sport. On t'as déclaré inapte à pratiquer un sport collectif car le directeur a écrit dans ton dossier que tu en profitais toujours pour déclencher une altercation.
Tu tires une cigarette de ton paquet avant de sortir ton briquet et de l'enflammer.
Tu la regardes quelques secondes. Brûler. Mourir entre tes doigts.
En fait la vie c'est comme une cigarette. Elle prend vie, s'embrase. Puis le temps la consume. Lentement. Parfois un peu plus vite lorsque le vent souffle. Puis elle s’éteint jusqu’à la dernière braise. Et meurt.
Tu la portes à tes lèvres et savoures la douce amertume qui parvient à tes poumons.