Oublier.
Se cacher.
Et hurler.

C'est un peu ta devise.
Un chemin à suivre qui t'accomode.
Une route toute tracée.
Pour qui? Certainement pas pour toi.
De toute façon, qui sait que tu existes?
Ils n'ont jamais fais attention.
Tu étais l'ombre de la maison.
Tu avais beau t'époumonner.
Jamais un son ne parvenait à leurs oreilles sourdes.
Alors tu les ignoraient.
Et tu replongeais, dans ton obsucurité.
Ton subconscient comme certains disent.
Mais toi, tu préfères parler de refuge.
Ton havre de paix.
Noir.
La nuit elle-même ne saurait montrer plus sombres ténèbres.
Ils peuvent dirent ce qu'ils veulent. Que tu es folle, associale et plein de choses encore.
Mais toi, tu la connais.
Cette chose redoutée de tous.
Si éclatante et si blessante.
Si blanche qu'elle en aveugle plus d'un.
Oui elle, la Vérité.
Ils pourront cracher ce qu'ils veulent, c'est leur faute. C'est eux qui t'ont faite ainsi.
À si seulement.

Tu ne les écoutes plus.
Tu es partis.
Sauvée.
Réfugiée.
Libérée.

Dans un monde où seul toi vis.
Personne pour te juger.
Aucun regard méprisant.
Aucune douleur au coeur quand tu réalises  que, à la fin, quoique tu tentes, tu es seule.
Toujours seule.

Alors tu oublies tout.
Le monde, les gens, la vie.
Ta vie.
Après tout, vaut-elle vraiment la peine d'être vécue?
Pour toi.
Non.
Autant essayer de vivre dans le vide le plus béant.

Alors tu fuis ce monde qui ne te comprends pas.
Que tu ne comprends pas.
Tes doigts tremblants cherchent un moyen de fuir.
Ils se perdent sur les grandes pages blancjes d'un cahier que tu n'as jamais ouvert.
Et enfin tu te lâches.
Tu tentes de reproduire les schémas de ta tête.
Les complexes que seul toi semble comprendre.
Tu jettes tes émotions sur le papier.
Tes mots crient.
Tes mots hurlent.
Comme le vent terrible qui balaye tes idées et led éparpillent.
L'encre sous tes doigts est tel les larmes noires de ta vie obscure.
Ta main s' agite sur le blanc immaculé de la page.
Noire.
Comme tes plus profondes pensées.
Comme toutes les pages d'un livre.
Comme ce cahier à présent remplit d'une partie de toi.

Alors tu te lèves et t'assois aux côtés du piano familliale.
Personne n'en joue jamais.
Il n'y a que toi pour en enlever la poussière lors de tes fins passages.
Tu t'assures que personne n'écoute.
Puis tu laisses tes doigts s' affoler sur les touches noires et blanches.
Il n'y a pas de mélodie.
Aucune harmonie.
Qu'une série de sons qui filent sous tes doigts.
Rien qu'un crie.
Celui de ton coeur, meurtrie par le monde.
Par les autres.
Et par toi.

Tu ne l'entends pas.
Il surgit de nulle part et claque le couvercle du piano.
Tu retires rapidement tes doigts avant qu'ils ne se fassent  happer.
Tu te lèves brusquement et renverse le tabouret.
Tu réagis mal.
Tu as toujours réagis mal.
Sans arret sur la défensive.

Cette fois tu cries des sons.
Lui, ça ne lui plaît pas.
Mais quand tu t'emportes, tu t'en fiches totalement de sa réaction.
Tout ce dont tu as besoin c'est d'un fautaire.
Alors tu cries.
Il crie.
Sa main se lève.
Tu connais la suite.
Tu te protèges fébrilement la tête mais tu sens bien le choc qui te fait vibrer.

Tu pars te réfugier dans ta chambre.
Tu croises ta soeur.
Et tu l'attaques.
Tu la frappes jusqu'à ce qu'on t'empoigne et qu'on t'enferme a la cave.

Tu pleures.
Les larmes coulent le long de tes joues.
Tes yeux te brûlent.
Ils te piquent et plus tu les frottent plus la douleur s' intensifie.
La haine, la colère et toutes ces emotions empruntent de noirceur se lisent dans tes yeux.
Tu as besoin de te libérer.
Tu fouilles un carton et retrouve un livret que tu as caché.
Tu l'ouvres, saisis un stylo et laisse tes pensees guider ta main.
Puis tu t'arretes.
Tu rouvres les yeux.
Devant toi, couché en noir sur le blanc sale des pages, un labyrinthe.
Un méandre de lignes droites et courbes.
La signification?
Seule toi en détient la clé.
Et même toi, tu as du mal à comprendre ce dessin.
Les autres appellent ça un gribouillis.
Toi, tu le nommes âme.

C'est une question qui pourrait rester sans réponse de ma part jusqu'à ma mort.
Pourquoi?
Tout simplement parce que mon reflet m'horripile.
Je ne peux le supporter.
Qu'il soit intérieur ou extérieur.
Je le déteste!
Ils pourront dire ce qu'ils veulent!
Jamais, au grand jamais, je n'aurait une once de sympathie pour mon reflet.
Ce miroir au fond de mon être que je tente de couvrir.
De l'empêcher de miroiter.

Donc je ne peux vous dire quoique ce soit.
De plus, on ne vit que par le regard des autres.
Sans eux, nous sommes poussière emportée par le vent.
Après tout, c'est à vous de me modeler.

Sécurité : Physiquement, la sécurité est l'état d'une situation présentant le minimum de risque. Psychiquement, la sécurité, ou l'état d'esprit d'une personne qui se sent tranquille et confiante. Pour l'individu ou un groupe, c'est le sentiment d'être à l'abri de tout danger et risque.

Là encore, c'est une question qui pourrait paraître sans réponse.
Mais je vais tenter d'y apporter une solution.

Physiquement, aucun lieu n'est devenue sûr. Tout peut nous arriver. Chaque endroit où nous posons les pieds est mortel. Perfide et secret.
Psychologiquement, ça va faire longtemps que je ne me sens plus en sécurité. Partout, je vois un ennemi. Partout, je vois quelqu'un qui veut me tuer. Qui m'agresse. Je ne vois que des serpents, partout.

J'ai banni ce mot de mon vocabulaire il y a longtemps de cela. Lui et toute sa clique lexicale.
Pourquoi? (question du jour)
Parce que la seule personne à qui j'avais accordé cette part de mon être, de mon âme. L'a fait voler en éclat.